2ème dimanche Carême A

Le Seigneur fait entrevoir à Pierre, Jacques et Jean la Jérusalem nouvelle, c’est à dire la gloire à venir, une gloire terrestre, lorsque se manifestera Jésus-Christ dans son rayonnement de ressuscité avec tous les saints, à la fin des temps : vous constatez que les trois apôtres ne sont pas emportés dans les hauteurs, mais c’est la nuée qui descend et les couvre de son ombre. C’est comme s’il leur était donné de voir la réalité, déjà présente, mais cachée à leurs sens. La foi nous fait adhérer à cette réalité, invisible pour l’instant, mais bien réelle. C’est pourquoi, devant ce récit, il ne faut pas se dire « comme ils ont de la chance ces apôtres ! » il faut se dire : « cette réalité, si elle existe pour eux, elle existe pour moi et pour nous! »

Les temps forts spirituels que nous vivons, sont là pour raviver notre foi en cette gloire à venir déjà au milieu de nous, si nous donnons notre « amen » à tout ce que le Christ nous révèle. Personnellement je peux dire qu’à la semaine sainte 1980, à l’occasion d’un camp de jeunes animé par une communauté fervente (il s’agissait du Chemin neuf) ma vie en a été transformé. Dès lors j’ai compris (avec mon cœur et non plus avec ma tête) que Jésus était vivant, qu’il était Dieu tout puissant, que le ciel était au milieu de nous avec la Vierge Marie et tous les saints, pour nous assister, comme Moïse et Elie sur le Thabor ; j’ai compris que la nuée lumineuse, c’était le Saint-Esprit qui nous couvre de son ombre chaque fois que nous sommes rassemblés dans une prière unanime, que ce soit dans un office liturgique, dans notre chapelet quotidien, ou dans la réception d’un sacrement ; j’ai compris que je devais écouter le Seigneur en qui le Père a mis tout son amour, pour me le communiquer, cet amour qui me transforme en profondeur ; et j’ai compris que je prépare ma gloire à venir, aujourd’hui et pas demain ou dans un éternel regret du passé.

Nous recevons déjà la réalité de cette gloire, si nous mettons en pratique ce qu’il nous dit, si nous laissons la nuée de l’Esprit faire toute chose nouvelle en nous. Cela a un coût, la croix, qui est l’épreuve de cette vie lorsque nous obéissons à la Parole de Dieu. C’est l’expérience d’Abraham, qui a goûté aux épreuves,  aux souffrances, mais qui a été fidèle à faire ce que Dieu lui demandait en posant des actes de foi et d’espérance répétés. C’est l’expérience de St Paul, qui nous rappelle dans sa lettre à Timothée, que cette gloire à venir, acquise par la mort et la résurrection du Christ, est pour tous, les bons comme les méchants, à condition d’accepter de se convertir, en suivant le Christ dans sa passion, en prenant sa part de souffrance, d’efforts, de persévérance pour garder sa Parole, pour lutter contre ce qui nous fait tomber ; nous tombons, comme Pierre, Jacques et Jean qui « tombent face contre terre »… Mais si nous considérons Jésus à nos côtés, nous l’entendrons nous dire : « Relevez-vous et n’ayez pas peur! ». C’est ce qui se passe au confessionnal. Jésus est notre avocat qui nous relève inlassablement. Alors, n’hésitons pas, entrons dans la nuée, nous aussi, et marchons humblement en sa présence, car la gloire nous est offerte dès à présent, et dans la société de demain, elle sera encore plus manifeste, car Il règnera en Maître incontesté de nos cœurs, ceci en vue de nous préparer à la transfiguration de tout le cosmos.

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