2ème dimanche Carême C

Nous, les chrétiens, dit saint Paul aux Philippiens, nous avons notre citoyenneté dans les cieux! Une belle expression pour dire que notre véritable patrie est le ciel, le Royaume qui nous attend, ce Royaume que le Christ a inauguré par sa mort et sa résurrection, et qui est déjà là. Nous en goûtons un avant goût par le Saint-Esprit qui se communique à nous par la prière, les sacrements, et la mise en pratique de la Parole de Dieu. Ce monde nouveau, nous y avons accès par la foi, mais un Jour, il sera manifesté avec grande gloire, à ceux qui lui appartiennent et qui l’attendent, et alors Il « transformera nos pauvres corps mortels, à l’image de son corps glorieux ». 

Ce dessein mystérieux qui nous est révélé, ne doit pas nous conduire à nous désolidariser du monde présent, mais nous sommes invités à le regarder avec des yeux nouveaux, transfigurés par la foi et l’espérance que ce monde et le mal qui y règne ont été vaincu par le Christ, et que, par conséquent, le mal n’aura pas le dernier mot.  Nous avons une promesse toujours actuelle, celle des cieux nouveaux et de la terre nouvelle, tout comme Abraham a reçu la promesse de la terre de Canaan pour sa descendance. Cette espérance qui ne vient pas de nous, est un rempart contre le découragement ; et elle nous donne l’énergie de l’Amour qui se refuse à rendre le mal pour le mal. C’est possible parce que cet Amour non plus ne vient pas de nous. C’est le Saint-Esprit à l’oeuvre.

St Paul se plaint que beaucoup de gens vivent en ennemis de la croix du Christ, parce qu’ils ne tendent que vers les choses de la terre, ces choses qui finissent par rétrécir le cœur, et générer toutes sortes d’injustices, de mensonges, de haines, de violences. C’est le vieux monde qui a pour guide nos appétits égoïstes. La croix du Christ est venu se planter dans ce monde d’égoïsme et d’injustice comme l’unique remède pour sa guérison, pour sa transfiguration. Sur le mont Thabor, alors que Jésus est en prière, le Père a voulu dans un flash, manifester la réalité du Royaume déjà présent en sa personne : Soudain Jésus a le visage et les vêtements transfigurés, Moïse et Elie représentant la loi et les prophètes apparaissent bien vivants et partagent sa gloire ; la voix du Père se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le ».

Cet « entrebâillement » du ciel, dont Pierre, Jacques et Jean ont été les témoins privilégiés, est offert à toute l’Eglise par la foi en leur témoignage. (Heureux ceux qui croient sans avoir vu) C’est pour nous un encouragement dans le combat à mener contre le mal jusqu’au Grand Jour de Dieu. « Ecoutez-le »… c’est la clé pour avoir part à ce Royaume. Mais nous savons que l’écoute doit s’accompagner d’une mise en pratique concrète de sa Parole. Le Seigneur attend de chacun un amour en actes. Ce temps de carême nous est offert pour revenir au Seigneur de tout notre coeur, pour rechercher sa face. Qu’il soit en toutes nos actions, notre lumière, notre amour, notre vie, et nous pourrons chanter avec le psalmiste : « J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. 

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