2ème dimanche Ord

La première lecture rapporte le récit de l’appel du prophète Samuel, alors qu’il est encore enfant. Il vit avec le grand prêtre Eli (à ne pas confondre avec le prophète Elie) parce qu’il a été consacré à Dieu par sa mère Anne, qui a considéré sa naissance comme un cadeau de Dieu. Nous voyons dans ce passage l’importance d’écouter Dieu. Le prophète a pour mission d’écouter Dieu, afin d’être son porte-parole le plus fidèle. Et notre baptême fait de nous des prophètes. Dieu parle aux hommes, pour leur révéler quoi ? – son merveilleux plan d’amour et de salut, dont le point d’orgue est la Venue du Messie, et son retour dans la gloire. Sa Parole, depuis le péché originel, est signe de contradiction. Elle n’est pas accueillie, et quand elle l’est, elle est soumise à tant de vents contraires, que bien souvent, elle ne parvient pas à prendre racine. Mais en certaines personnes comme en Samuel, cette parole finit par être accueillie. On nous dit : « Samuel grandit. Le Seigneur était avec lui, et il ne laissa aucune de ses paroles sans effet ». Il faut faire silence au dedans de soi pour permettre à Dieu de nous parler. Et il faut savoir se taire pour que la Parole de Dieu produise ses effets. Notre société fait tout pour nous détourner de ce rendez-vous capital du cœur à cœur silencieux avec Dieu.
Ecouter Dieu, c’est aussi écouter son prochain. Si Samuel n’avait pas écouté le prêtre Eli lui donner le sage conseil d’entrer en dialogue avec la voix qu’il entendait, il n’aurait pas pu grandir dans ce commerce avec Dieu. Il faut écouter Dieu dans le silence, et il faut écouter son prochain qui a toujours quelque chose à nous dire de la part de Dieu, et ce, même s’il n’est pas dans la foi, car l’Esprit souffle où il veut, et une bonne personne qui écoute la voix de sa conscience, attire sur elle l’Esprit Saint, même si elle n’est pas capable de le décrypter.
Jean-Baptiste est le dernier prophète de l’Ancien Testament ; il a eu pour mission de désigner le Messie, parce qu’il lui a été donné de voir l’Esprit descendre sur Jésus comme une colombe et d’entendre la voix du Père le désignant comme son Fils bien-aimé. Désormais la prière chrétienne n’est plus seulement une écoute de Dieu, c’est une rencontre personnelle avec le Fils bien-aimé du Père, une rencontre où se noue une amitié, qui nécessite que l’on demeure avec lui. « André et Simon restèrent auprès de Lui ce jour là. » nous dit st Jean. Prier, pour un chrétien, c’est chercher Jésus et demeurer avec Lui comme on demeure auprès d’un ami, en l’écoutant pour mieux le connaître et pour mieux l’aimer.
Alors le Saint-Esprit fait sa demeure en nous et nous devenons son temple saint. Tout notre être devient saint, de corps, d’âme et d’esprit ; d’une sainteté qui ne dépend pas de nous mais de Lui ; nous n’avons pas à nous enorgueillir, mais à rendre grâce à Dieu, par la cohérence de notre vie. A l’inverse, si nous ne demeurons pas avec lui, alors qu’il s’est manifesté à nous, nous risquons de nous égarer dans toute sorte de débauche contre laquelle st Paul nous met en garde. « Si vous êtes ce que vous devez être, dit Sainte Catherine de Sienne, vous mettrez le feu au monde entier » c’est à dire que vous travaillerez à l’avènement de son règne de gloire, qui est un règne de paix, de justice, et d’amour.

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