30ème dimanche T Ord

Un pauvre mendiant aveugle, cherche à rencontrer Jésus. Il s’appelle Bartimée, « fils de la gloire » en araméen. Quand il apprend que c’est Jésus qui passe, il s’écrie avec insistance « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi » ; Fils de David, c’est le titre que l’on donne au Messie. Ça veut dire qu’avant même de voir, il croit : « crois, et tu verras la gloire de Dieu » disait Jésus à Marthe avant de redonner vie à Lazare. A la question de Jésus : « que veux-tu que je fasse pour toi » il répond sans hésiter une seconde : « Maître, que je retrouve la vue. » Et sa supplication « Fils de David aie pitié de moi » est suivie d’un geste qui en dit long sur ses espérances. Le seul bien qu’il a sur lui, son manteau – on peut s’imaginer ce que représente un manteau pour un mendiant – eh bien il le jette, et bondit jusqu’à Jésus, attendant tout de lui.
Jésus fond littéralement devant un telle foi et un tel abandon : « Va, ta foi t’a sauvé ! ». Dieu est sensible à l’expression de notre foi, de notre désir et de notre abandon, et il ne demande pas mieux que d’agir pour nous restaurer – il est venu pour cela, et pour nous délivrer du Malin qui veut nous laisser paralysé au bord du chemin. Comme le prophète Jérémie ranimait l’espérance des exilés du royaume du nord, Jésus vient à nous, pour que nous retrouvions notre terre. Nous sommes tous des exilés du ciel, nous rappelle le psaume 126, nous devons revenir à Dieu et à sa loi d’amour, si nous voulons hériter du ciel nouveau et de la terre nouvelle. En Jésus, Dieu se fait tout proche de l’homme, et tous ceux qui se laissent toucher et guérir par Lui, deviennent ses instruments ses collaborateurs pour lui ramener des âmes : « confiance, lève-toi, Il t’appelle ». C’est le rôle des chrétiens, c’est notre rôle, de stimuler le désir de ceux qui ne le connaissent pas ; non par de grands discours, mais par notre paix, notre joie et notre témoignage de vie, qui s’efface derrière Jésus qui est l’Auteur de tout bien.
La signification du nom Bartimée « fils de la gloire », fait de ce mendiant aveugle une figure de l’humanité appelée à quitter ses ténèbres pour marcher dans la lumière du Christ et partager un jour sa gloire. Le miracle de sa vue retrouvée et de sa nouvelle vie de disciple, a lieu à la sortie de Jéricho, une ville qui a, elle aussi, une portée symbolique – c’est la ville la plus basse du monde – (400 m au-dessous du niveau de la mer). Jésus la traverse pour guérir Bartimée et en faire son disciple. Bartimée était dans l’attente du Sauveur ; il n’était pas un mendiant attaché à ses sécurités terrestres – en l’occurrence son manteau, ou sa place au bord du chemin – il brûlait de voir pour contempler le visage du Sauveur, plus que pour jouir des biens de ce monde. Soyons comme Bartimée des « pauvres du Seigneur », des pauvres de cœur, qui mendient la grâce de Dieu en étant plus enclin à voir le Visage glorieux de Jésus qu’à profiter des bienfaits passagers de ce monde, car ce monde peut nous retenir dans ses filets. Demandons à la Vierge Marie, en étant bien accroché à la chaîne du Rosaire, que l’Esprit de son Fils guérisse toutes nos ténèbres et fasse de nous les témoins joyeux de sa gloire à venir. Amen

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