Les sadducéens qui ne croient pas à la résurrection, présentent à Jésus une histoire un peu invraisemblable d’une pauvre femme qui perd successivement, ses sept maris qui sont sept frères tenus par la loi à l’épouser parce que chaque mari est mort sans donner de descendance. Pauvre femme et pauvres maris ! Mais cela donne à Jésus l’occasion d’affirmer que la résurrection des morts est bien une réalité, annoncée déjà dans l’Ancien Testament. Par exemple lorsque Dieu s’adresse à Moïse, du milieu du Buisson, Il lui dit : Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Et dans le passage que nous avons entendu du livre des Martyrs d’Israël, la foi en la résurrection est encore plus explicite puisque les frères soumis à la torture disent: « Le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle ».
Jésus apporte des précisions sur cette résurrection des morts. Il dit  que ceux qui ressuscitent « deviennent semblables aux anges, ne pouvant plus mourir ». On voit là que la résurrection des morts n’est pas une réincarnation. Notre âme est appelée à ressusciter mais pas à se réincarner dans des vies successives ici-bas. La réincarnation est une croyance fausse : « on meurt une seule fois puis vient le jugement » dit la Parole de Dieu dans l’épître aux Hébreux (Hb 9, 27). La résurrection n’est pas non plus un retour à la vie telle que nous la connaissons, comme ce fut le cas pour Lazare. Il n’est plus question pour les ressuscités faire des enfants. Nous ressusciterons avec un corps nouveau, un corps de lumière, un corps spirituel, à l’image du corps de Jésus tel qu’il s’est manifesté à la transfiguration. Jésus n’a pas dit que nous serions des anges, mais que nous serions semblables aux anges, parce que nous deviendrons comme eux, des êtres de lumière. Nous ne pourrons plus ni souffrir, ni mourir et nous aurons une belle apparence, une apparence idéale comme Jésus.
La résurrection de nos âmes a lieu au moment de notre mort, et la résurrection de nos corps, de notre chair aura lieu au dernier jour, quand le Christ reviendra dans la gloire. Mais pour avoir part au monde à venir, il faut en être digne. Et pour en être digne il nous faut renaître à la Vie de Dieu. C’est à dire mourir à notre vie de péché et vivre une vie nouvelle avec le Christ, qui seul, est digne du ciel. C’est pour cela que nous sommes baptisés, et que nous réactualisons sans cesse notre baptême en mourant à notre péché par le sacrement de réconciliation et en ressuscitant avec lui à chaque Eucharistie. Ainsi comme le dit st Paul : « le Seigneur, Lui, est fidèle, Lui nous affermira et nous protégera du mal ». Prenons l’habitude d’examiner chaque jour notre conscience et supplions Dieu de nous garder « dans l’amour et l’endurance du Christ ». Amen