33ème dimanche T Ord

Jésus nous parle de sa venue en gloire, alors que nous approchons de la fin de l’année liturgique. Vous le savez, après la fête du Christ-Roi dimanche prochain, nous entrerons dans le temps de l’Avent où la prière de l’Eglise est tendue vers cet avènement glorieux. Déjà chaque Eucharistie nous fait désirer cet avènement: Aussitôt après la consécration, nous chantons d’une seule voix : « Nous proclamons ta mort Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ». Mais est-ce que nous l’attendons vraiment comme des fiancés attendent l’Epoux.  Quand nous disons après le Notre Père : « rassure-nous devant les épreuves, en cette vie où nous espérons le bonheur que tu promets et l’avènement de Jésus-Christ notre Sauveur », comment ces mots résonnent-ils dans notre coeur? La plupart du temps on les entend sans les écouter. Peut-être même qu’inconsciemment, on ne s’y attarde pas parce qu’on associe l’avènement du Seigneur à la fin du monde. Mais dans l’évangile, et je m’appuie sur un commentaire du pape Benoît XVI, ce n’est pas la fin du monde qui est décrit, mais le second avènement du Seigneur qui crée toutes chose nouvelles et qui rassemblera les élus, c’est à dire ceux qui l’attendent, des quatre coins de la terre pour les couronner d’honneur et de gloire.

Il n’est pas dit que la vie finira sur la terre, il est dit que « le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas ». Il est question de bouleversements cosmiques et de l’avènement du Seigneur qui désignent quoi? La fin d’une réalité, la fin d’une ère, et l’entrée dans quelque chose de radicalement nouveau. Et la fine pointe de son message, c’est que pour vivre ce changement universel, nous avons une ancre stable de salut qui est le Christ et sa Parole vivante. C’est à Lui qu’il faut s’attacher plus qu’à toutes les créatures qui passent. L’Eglise ne nous demande pas d’appeler de nos voeux la fin du monde – ça n’aurait pas de sens – elle nous enjoint d’implorer « Maranatha », c’est à dire en araméen « Viens Seigneur », viens mettre fin à ce monde de corruption, à ce monde de guerres et de famines, qui engendre tant de détresses et d’injustices. Désirer l’avènement du Seigneur, c’est entrer dans l’espérance de l’Eglise à qui Jésus a promis un ciel nouveau et une terre nouvelle où fleuriront la justice, la sainteté et la paix.

Personne ne connaît le jour, ni l’heure, sinon Dieu seul ; ceci doit nous mettre en garde contre les faux prophètes qui prétendent connaître des dates. En vérité le jour et l’heure n’importent peu. Celui qui attend le Seigneur parce qu’il l’aime de tout son cœur, sait lire les signes des temps, sait voir la détresse annoncée, et il l’attend impatiemment, non pas les bras croisés, mais en vivant dès maintenant de son Pardon, de sa présence cachée dans sa Parole, dans la Sainte Eucharistie, dans le pauvre qui appelle à l’aide. « Ceux qui ont l’intelligence resplendiront » dit le prophète Daniel ; faisons preuve d’intelligence, veillons dans la foi, dans le jeûne et la prière avec la Vierge Marie, comme le faisaient les apôtres au Cénacle, et le Seigneur qui vient nous offrira un ciel nouveau et une terre nouvelle de paix et d’amour.

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