3ème dimanche Carême C

En entendant l’évocation de ces deux évènements dramatiques qui eurent lieu au temps de Jésus, un massacre commandité par Pilate et une tour qui s’effondre, on pense à ces événements qui font la une de l’actualité presqu’au quotidien : massacres d’innocents par des terroristes ou accidents mortels imprévisibles. Jésus coupe court avec toute tentation d’y voir une vengeance de Dieu qui serait liée à la culpabilité des victimes. S’il peut arriver que nous choisissions le mal, Dieu ne se venge jamais ; il souffre, il s’attriste, il compatit, comme il nous le révèle en son Fils, mais il ne se venge pas. La souffrance et la mort physiques sont inévitables dans notre condition présente. Nous en faisons tous l’expérience d’une manière ou d’une autre. Nous pouvons en alléger le poids, mais nous ne pouvons pas nous en soustraire.

Jésus nous indique un moyen d’alléger notre fardeau : nous convertir, c’est à dire revenir à Dieu en considérant sa paternité. Dieu est un Père infiniment bon, « qui pardonne toutes nos offenses », et dont l’Amour est « fort pour qui le craint » c’est à dire pour qui le considère à sa juste place. Il est notre Créateur et notre Sauveur. Il nous a tout donné, et il ne se lasse pas de nous pardonner, pourvu que nous souhaitions conserver une relation filiale avec Lui. Il nous laisse libre, au point de préférer souffrir et mourir à cause de nos fautes plutôt que de nous imposer par la force sa volonté.

Le Buisson ardent qui brûle sans se consumer est l’image de Dieu qui est lumière, feu, Amour, que rien ne peut épuiser, ni le nombre de nos péchés, ni leur gravité. Si notre cœur nous condamne, Dieu est toujours plus grand que notre coeur. Le mal que nous faisons à Dieu par nos péchés, il nous le retourne en bien, car Il ne sait faire que le bien. Mais ce bien devient « douloureuse purification » si nous ne l’écoutons pas et que nous nous rebellons. Dieu veut être notre lumière et notre force dans le désert de ce monde assujetti aux puissances des ténèbres, il l’est vraiment par le baptême sans cesse réactualisé par notre adhésion au Sacrifice du Christ et à son Pardon sacramentel. L’exode du peuple d’Israël est l’image de ce que vit l’humanité sur la terre, destinée au ciel. Et la traversée de la mer rouge est l’image du baptême. Mais ceux qui murmurent et désobéissent à Dieu,  les baptisés qui s’endurcissent dans le refus d’écouter Dieu et de servir son Fils Jésus risquent de manquer leur destinée.

Dieu veut nous protéger du Tentateur en nous faisant accéder à la plus grande intimité avec lui. Et si notre mort survient, par un décret de Dieu, on ne meurt pas, on entre dans la Vie pour notre plus grand bonheur. Celui qui se convertit, fait au Christ un trône dans son cœur ; il reconnaît qu’il a besoin de lui à tout moment car l’homme est pauvre et vulnérable et si facilement il s’illusionne : « celui qui se croit solide, qu’il fasse attention à ne pas tomber » dit St Paul (1 Co 10, 12). Demandons à la Vierge Marie la grâce d’une conversion continuelle ; chaque fois qu’une lumière nouvelle nous est donnée, saisissons-la et permettons à Dieu de nous guérir toujours plus profondément. Alors, nous serons à l’image de notre Dieu, et nous aussi, nous brûlerons d’amour sans nous consumer.

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