3ème dimanche Pâques

Ce récit de la pêche miraculeuse qui est la troisième apparition du Seigneur aux apôtres se déroule en trois scènes riches de symboles : 1ère scène : une partie de pêche infructueuse puis, en présence du Seigneur, miraculeuse; 2ème scène : un petit déjeuner qui a tout d’une annonce eucharistique, et 3ème scène : un dialogue intime entre Jésus et Pierre.
D’abord, la pêche. Ils pêchent de nuit. C’est le bon sens qui le veut, mais cette pêche nocturne infructueuse a valeur de signe. On peut y voir la figure de notre Eglise aux prises avec le monde enténébré, et qui, à force de vouloir trop correspondre aux critères du monde n’est plus à l’écoute de la voix du Maître. Or le Maître d’œuvre de tout apostolat, c’est le Saint-Esprit, l’Esprit du Christ. C’est Lui qui doit diriger les opérations pour qu’il y ait succès.
Pierre, celui qui a renié 3 fois le Seigneur, dans cette nuit de pêche, est tout nu, symbole du vieil homme ; mais, lorsque se présente celui qui est la Lumière du monde, et qu’il le reconnaît, il met un vêtement comme Adam après son péché. En présence du Christ ressuscité, d’une part on se sent honteux devant sa nudité, devant son péché, et d’autre part l’espérance en la vie nouvelle renaît. Cette vie qui est merveilleusement féconde quand on redevient obéissant à sa Parole, et au Saint-Esprit.
Jean au cœur pur est le premier à reconnaître Jésus, mais Pierre se jette à l’eau pour le rejoindre. Primauté de Pierre. Jésus lui a donné le charisme d’être le premier de cordé qui entraîne toute l’Eglise sur ce chemin d’obéissance. La pêche miraculeuse symbolise toutes les âmes gagnées à Dieu par l’apostolat de l’amour qui se nourrit de prière et de sacrifice. 153 poissons, cad tous les peuples de l’univers (on pense que 153 était le nombre des nations connues au temps du Christ) Ce nombre peut désigner aussi les âmes gagnées par la prière car il rappelle les 153 ave du Rosaire : « Pour gagner beaucoup d’âmes à Dieu, voici mon arme ! » disait Padre Pio et il brandissait son Rosaire ! La pape François à l’école de saint Jean-Paul II dit son rosaire tous les jours…
2ème scène : le petit déjeuner que Jésus a préparé pour ses amis, en y ajoutant des poissons qu’ils ont tiré de leur filet ; comment ne pas y voir l’eucharistie qui unit sur l’autel le don de Dieu et le fruit du travail de l’homme. Sur la braise il y a du pain et des poissons, les deux symboles du Christ dans l’Eglise primitive : Jésus qui se fait nourriture. Allusion évidente à l’Eucharistie qui fait vivre l’Eglise. Elle y est fidèle depuis 2000 ans.
3ème scène : A la fin du repas, Jésus demande à Pierre par trois fois s’il l’aime, comme pour effacer le triple reniement. Et Jésus lui donne mission d’être pasteur du troupeau ; pasteur universel. Alors que Jésus lui-même s’était réservé ce titre « Je suis le Bon Pasteur », voilà qu’il délègue à Pierre et à ses successeurs ce charisme de pasteur universel pour toute la durée de l’Eglise : « Sois le pasteur de mes brebis » cad « comme moi, tu donneras ta vie pour mes brebis ». Il en fut ainsi de tous les papes que j’ai connu, Paul VI, Jean-Paul 1er, Jean-Paul II, Benoît XVI, et maintenant François. Prions pour lui, pour qu’il tienne bon la barre de l’Eglise en ces temps de grandes tribulations, soutenons-le de notre prière et de notre affection filiale. L’Eglise connaîtra une nouvelle pêche miraculeuse lorsque la miséricorde de Dieu la rassemblera dans l’unité. Cela doit être notre espérance et notre prière, et nous pouvons hâter cette heure par notre amour de la Sainte Eucharistie, notre dévotion à la Vierge Marie et notre attachement à Pierre, comme les disciples de l’Eglise l’ont toujours fait. Le Saint-Esprit fera le reste.

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