3ème dimanche Ord

Les textes de ce dimanche, en cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous pressent à la conversion, à croire à la Bonne nouvelle parce que ce monde que nous connaissons est entrain de « passer » pour reprendre les termes de st Paul aux Corinthiens. Ce monde doit passer du temps à l’éternité. Le temps que nous connaissons va finir, l’histoire que nous connaissons va finir, car nous sommes appelés à entrer dans l’Eternité de Dieu. C’est valable à l’échelle de l’individu, comme à l’échelle du cosmos. L’un d’entre vous me partageait avant-hier son affliction devant le décès brutal de son voisin de 58 ans… J’ai 58 ans et c’est vrai que je ne me vois pas mourir aujourd’hui… pourtant c’est un fait que la mort peut nous surprendre à tout moment. Or ce n’est pas elle qui est notre ennemi, mais plutôt notre lenteur à nous convertir pour devenir des pécheurs d’homme. Car une conversion authentique, c’est une âme qui devient Amour et qui de ce fait travaille au salut du monde, à faire passer ce monde du temps à l’éternité. La mort, si nous sommes Amour, est bienheureuse, car elle nous fait entrer dans le royaume de Dieu. Ce n’est pas la mort que nous devons craindre mais l’asservissement.
Cela dit, la Parole d’aujourd’hui ne nous invite pas seulement à songer à notre mort, elle nous invite aussi à songer au changement radical que notre monde doit connaître. St Paul, à la suite de Jésus, annonce que notre monde, et non pas seulement chacun de nous individuellement, doit passer du temps à l’éternité, et cet avènement, nous l’appelons de nos vœux quand nous disons : « que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». C’est une merveilleuse promesse qui est contenue dans la prière du Notre Père. S’il nous demande de le supplier ainsi chaque jour, c’est qu’il va le faire par la puissance de son Saint-Esprit, à travers ceux qui le servent par la charité qui vient d’en haut. Les hommes pécheurs sont justes bons à fabriquer des idéologies qui se retournent contre eux : communisme, nazisme, nationalismes, mondialisme… Seul Dieu par le Saint-Esprit peut nous délivrer du mal et du Malin ; lui seul peut anéantir le règne de Satan qui a assujetti ce monde. Nous ne devons jamais oublier que quel que soit le bord où notre sensibilité politique nous conduit, notre liberté a besoin d’être libérée. Et cela, seul le Saint-Esprit, par Marie peut le faire. Dieu est pressé que le feu de son Esprit mette fin, non pas au monde, mais à ce monde de violence, d’injustices, de corruption, et de disfonctionnement cosmique provoqué par la désobéissance de l’homme. C’est pourquoi Il est urgent de se convertir, sachant que le Seigneur est prêt à descendre jusque dans nos enfers pour nous en sortir.
Dans l’Ancienne Alliance, il envoie son prophète Jonas dans la ville païenne de Ninive, dans l’Irak actuelle, qui était déjà rebelle à la vraie foi du peuple de l’Alliance, et c’est tout tremblant que Jonas s’y rend pour menacer de destruction de la part du Seigneur, cette ville de péché. Et Dieu manifeste sa miséricorde, en renonçant au châtiment dont il les avait menacés, parce qu’ils ont pris au sérieux son prophète et qu’ils se sont détournés de leur mauvaise conduite.
Avec la venue du Christ dans la chair, s’achève le dessein de Dieu. Dieu ne menace plus, il donne sa vie en son Fils sur la croix, et Il se livre en nourriture pour nos âmes pour faire de nous des enfants de Dieu, doux, humbles, et artisans de paix; mais il nous avertit de ne pas prendre pour modèle ce monde qui passe, avec ses convoitises, car on ne peut pas servir deux maîtres, Dieu et l’Argent, Dieu et le pouvoir, Dieu et le Plaisir désordonné, Dieu et l’idolâtrie de soi. Il faut faire comme les premiers disciples qui acceptent de changer de vie, de quitter leur filet, leur barque et leur parenté, c’est à dire leurs repères terrestres et humains pour miser sur les valeurs sûres de l’Evangile. Nous ne devons idolâtrer, ni la matière, ni le travail, ni la famille, mais aimer Dieu plus que tout, et aimer ceux qu’Il nous confie avec son Amour à Lui. C’est la clé de l’unité des chrétiens, c’est la clé de l’unité entre les peuples, et c’est la clé du monde nouveau qui s’en vient.

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