3ème dimanche T Ord

Jésus proclame la Parole dans la synagogue de son enfance, et la commente. Il ne dit pas grand-chose, mais ce qu’il dit a l’effet d’une bombe. Il lit un passage du prophète Isaïe où le prophète annonce la nature de sa mission qui lui vient directement de Dieu par une onction de l’Esprit Saint : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, aux aveugles qu’ils verront la lumière (…) annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. » Et voilà que pour seul commentaire, il s’approprie ces paroles, laissant supposer qu’Isaïe n’était qu’une préfiguration de ce qu’il est lui-même : le Messie annoncé, c’est à dire celui qui est directement oint de Dieu, sans médiation humaine. Celui qu’ils connaissent comme le fils du charpentier, ose dire : « cette parole, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. » Autrement dit : Je suis le Messie attendu, Celui qui vient apporter le Salut au monde et la Paix à la terre. Il annonce cela à un public qui l’a vu grandir… C’est le commencement d’une terrible méprise dont le démon va se délecter pour susciter la haine contre Jésus et finalement provoquer sa condamnation et sa mort sur la croix.
Mais c’est justement là, dans le don total de lui-même jusqu’à mourir, que s’accomplit avec sa résurrection, et l’envoi du Saint-Esprit, le commencement d’un monde nouveau délivré de Satan et de ses œuvres. « Aujourd’hui s’accomplit » dit Jésus, ce que préfigurait la mission d’Isaïe 700 ans plus tôt, et ce que préfigurait aussi la fête du nouvel an organisée par Esdras et Néhémie au retour d’exil, 450 ans avant notre ère ; un moment difficile pour le peuple d’Israël où la tentation était grande de perdre son identité, sa mission spirituelle, dans un contexte de paganisme et d’idolâtrie. Un contexte pas très éloigné du nôtre en 2022. C’est « aujourd’hui » que « s’accomplit » la plus grande révolution universelle, dont rien ni personne, pas même les démons ne pourront empêcher le déploiement, jusqu’à l’avènement du Royaume. Les démons ne peuvent qu’en retarder la pleine manifestation avec notre collaboration, si nous laissons prise au diable dans nos vies.
C’est une merveilleuse nouvelle annoncée jusqu’aux extrémités de la terre. L’Eglise est la plus vieille institution existante, par qui se fera l’unité du genre humain (et non par une poignée de milliardaires). Elle est présente quasiment partout, alors que depuis sa fondation, on n’a pas cessé de s’en prendre à elle pour la faire disparaître, et aujourd’hui on s’en prend au vieux pape Benoît XVI. Mais l’Eglise est d’institution divine. Son principe, son âme est divine, même si ses membres sont des hommes pécheurs, c’est pourquoi elle a reçu promesse d’éternité. Jésus est vivant, sa Parole est vivante, sa chair qu’il nous a donné en nourriture est vivante, et quand nous ressentons notre faiblesse, Lui est notre force ; quand nous sommes accablés, Il est notre soutien, quand nous sommes tristes, Il est notre Consolation. Acceptons notre condition humaine fragile, mais n’en faisons pas une fatalité ; misons sur ce qui fait notre force : en Jésus, nous rappelle st Paul aux Corinthiens, nous sommes un dans la diversité de nos vocations et de nos charismes. Laissons-le nous rejoindre dans notre « aujourd’hui ». Ne le quittons, ni des yeux ni du cœur. Faisons mémoire de tout ce qu’il fait pour nous, à la manière de la Vierge Marie et avec elle, car avec Marie tout devient plus facile. Repassons les choses qui nous font plaisir, mais aussi celles qui nous affligent ; car cela nous purifie le cœur et nous oblige à nous jeter comme des petits enfants dans les bras de Dieu et de sa miséricorde et là nous sommes sûrs de travailler efficacement à l’unité.

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