3ème dimanche TOrd

«Jésus, parcourant toute la Galilée, enseignait dans leurs synagogues, proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple ». La mission première de Jésus est de nous enseigner. Normal puisqu’il est le Verbe de Dieu, la Parole de Dieu faite chair. Sa Parole est la lumière (comme nous l’avons chanté) qui nous ouvre un chemin, le seul chemin qui en vaut le détour : le chemin du ciel c’est-à-dire le chemin qui nous unit à Dieu, qui nous fait rentrer à la Maison où l’on est si bien ; comme le dit st Augustin : « tu nous a fait pour toi Seigneur, et notre cœur est sans repos, tant qu’il ne demeure en toi ».
Savez-vous où je suis né ? En Malaisie… dans sa capitale qui est Kuala-Lumpur. Permettez-moi cette question : d’après vous quelle est ma langue maternelle ? Le français ? non. L’anglais ? non. C’était une question piège… ma langue maternelle, c’est la Parole de Dieu. Eh oui… elle a résonné en mon être avant même celle de ma maman de la terre. Mais le péché originel en a comme brouillé la mémoire ; mais elle est inscrite dans mon inconscient le plus profond, comme dans l’inconscient le plus profond de tout un chacun.
Le but de notre vie sur la terre, est de retrouver notre langue maternelle, car en la retrouvant, nous retrouvons la pleine compréhension du sens de notre vie, qui est de rentrer à la Maison, là où nous sommes en sécurité, là où nous sommes sauvés de la détresse et des dangers de l’âme et du corps. Il y a un ordre dans la mission de Jésus : Jésus commence toujours par enseigner, par proclamer la Bonne Nouvelle du Royaume des cieux, et cette enseignement, cette proclamation s’accompagne de signes, ceux de notre délivrance du Mal et du Malin et ceux de notre guérison. Mais c’est la Parole de Dieu qui nous rend libre, c’est elle qui restaure notre unité perdue par le péché. Si nous parlons tous le même langage, nous nous comprenons ; or le seul langage vraiment universel, c’est le langage de Dieu. C’est pourquoi dans ces temps qui sont des temps de grandes ténèbres, de grands désordres, de grandes divisions, il est urgent de renouer avec notre langue maternelle, avec la Bible. Il est urgent de la tenir ouverte dans nos maisons, et surtout de s’en nourrir amoureusement pour l’assimiler, non pas avec notre tête mais avec notre coeur. « Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ » dit st Jérôme. Mais il ne faut pas la lire la Parole de Dieu comme on lirait un livre d’histoire, il faut la lire comme on rencontre quelqu’un qui nous parle aujourd’hui, comme il a parlé hier aux apôtres. Car Jésus est ressuscité, Il est bien vivant, et bien plus présent à nous que nous ne le sommes à nous-mêmes.
Quand Jésus proclame : « Convertissez-vous » et qu’il dit aux apôtres : « venez à ma suite », il ne dit rien d’autre que « Ecoutez-moi et vous retrouverez peu à peu votre langue maternelle qui vous prépare aux cieux nouveaux et à la terre nouvelle où il y aura un seul peuple et un seul Dieu ». C’est pour cela que nous sommes baptisés, c’est pour cela que nous venons à la messe chaque fois que nous le pouvons, pour que sa Parole nous transforme, et nous fasse redevenir les enfants bien-aimés du Père qui comprennent son langage et son merveilleux plan d’amour.
A l’heure qui est la nôtre, où toutes les données de la science convergent de plus en plus vers le constat catastrophique qu’à l’échelle planétaire nous entrons dans un mur, il est urgent que la foi et l’espérance en Dieu et en son infinie miséricorde nous tiennent bien calés en Dieu. La foi et l’espérance naissent de la lecture amoureuse de sa Parole, et de la prière. C’est ce qui nous fera tenir jusqu’au bout, avec ce beau fruit de l’Esprit qu’est la joie, donnée à ceux qui parlent le même langage que Dieu et qui savent qu’Il a vaincu, par sa mort et sa résurrection, le mal et la mort.
Prions la Vierge Marie, qui la première, a su parfaitement parler et comprendre le langage de Dieu. Qu’elle nous aide à devenir familiers de sa Parole, qu’elle nous aide à lâcher nos filets, ceux de notre volonté humaine si souvent égoïste et orgueilleuse; et disons-Lui toujours « oui » ; oui à sa volonté Sainte, afin d’ « habiter la maison du Seigneur tous les jours de notre vie » (Ps 26)

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