4ème dimanche Avent A

Nous sommes dans les derniers jours qui nous préparent à Noël, et la liturgie nous invite à contempler Joseph, l’humble, le chaste, le juste Joseph. Trois qualités qui ne vont pas l’une sans l’autre, tant Joseph est ajusté à Dieu, ajusté à sa Volonté. Devant l’évidence que Marie est enceinte, alors même qu’ils n’ont pas encore habité ensemble, Joseph vit un combat intérieur, qui est de l’ordre de la nuit de la foi. Un état que connaissent les saints, comme Jean-Baptiste (on l’a vu dimanche dernier) qui n’est pas de même nature que le doute qui assaille ceux qui ne sont pas suffisamment ancrés dans la prière. Contrairement à ce que beaucoup pensent, Joseph n’est pas dans la suspicion concernant l’intégrité de la Vierge Marie. Son combat est qu’il pressent le mystère car il fait parti de ces « anawim » ces « pauvres du Seigneur » qui attendent la venue du Messie, et qui connaissent les prophéties, qui savent qu’il doit naître d’une vierge. Devant l’évidence, et connaissant la pureté de Marie, Joseph est dépassé, il ne se sent pas digne d’être mêlé à si grand mystère; il préfère s’effacer en se séparant discrètement de son épouse. Cette thèse est corroborée non seulement par les visions de saintes mystiques, comme la vénérable Marthe robin, mais aussi par les recherches exégétiques d’un savant jésuite théologien, bibliste, Ignace de la Poterie qui estime que la version grecque mériterait une autre traduction que celle que nous avons dans nos bibles. Plutôt que de traduire que Joseph « ne voulait pas la dénoncer publiquement et décida de la répudier en secret », il faudrait selon lui traduire : « Joseph qui ne voulait rien dévoiler (sous-entendu du mystère) résolut de s’en séparer secrètement » et cette traduction présente aussi l’avantage d’être plus en phase avec les écrits des premiers pères de l’Eglise sur le sujet qui disposaient d’une traduction plus ancienne disparue aujourd’hui.
L’ange de Dieu- probablement Gabriel – vient mettre fin à son épreuve en le visitant en songe. C’est toujours au dernier moment que Dieu intervient, quand on est dans l’épreuve, peut-être bien parce que l’épreuve nous est mystérieusement utile. Elle nous purifie, elle nous fait réclamer sa grâce. L’ange confirme à Joseph deux choses: d’abord, que ce qu’il pressent est juste : Marie est bien enceinte par l’action de Dieu. Elle est bien la Vierge qui doit enfanter le Messie ; mais le lien matrimonial qu’il a contracté avec elle, est aussi dans le dessein de Dieu : « ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse… »
La volonté de Dieu est que Joseph assume son rôle d’époux et de père de l’Enfant. Même si l’Enfant est conçu divinement du Saint-Esprit, sans son intervention humaine, c’est par lui, Joseph qu’il entre dans la lignée de David, et selon la loi juive, un enfant adopté appartient à la généalogie du père. Jésus est donc bien fils de Joseph à part entière, par adoption, il est bien fils de Marie par la chair, et il est bien Fils de Dieu par l’action du Saint-Esprit.
Quand Joseph se réveille, il obéit au message du ciel. L’humble obéissance à la Parole de Dieu est la meilleure réponse aux tourments de l’âme. Il prend chez lui son épouse. Dès lors, Joseph et Marie, unis dans la foi, l’espérance et l’amour, deviennent ensemble, les gardiens de ce grand mystère de l’Incarnation. Et à leur suite, l’Eglise en sera la gardienne contre tous les mensonges que l’adversaire cherche à introduire. En suivant Marie et Joseph, en suivant l’Eglise, nous ne nous trompons pas de chemin, et la foi humble et obéissante est le gage le plus sûr pour que Jésus vienne nous sauver.

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