4ème dimanche Avent A

Nous sommes dans la dernière semaine qui nous prépare à Noël, et la liturgie nous invite à contempler Joseph, l’humble, le chaste, le juste Joseph. Trois qualificatifs qui ne vont pas l’un sans l’autre. Joseph est à la fois humble, chaste et juste, parce qu’il est ajusté à Dieu, ajusté à sa Volonté. Devant l’évidence que Marie est enceinte, alors même qu’ils n’ont pas encore habité ensemble, Joseph vit une sorte de nuit obscure, un grand combat intérieur, qui ne se situe pas du tout au niveau d’un doute concernant l’intégrité de la Sainte Vierge. Son combat est à un autre niveau : D’un côté il ne peut pas concevoir que Marie ait péché, tant il est convaincu de sa pureté, de l’autre, il est devant la réalité qui le dépasse, et qu’il ne peut pas ne pas associer aux prophéties qui annoncent qu’une vierge doit enfanter le Sauveur du monde. Ce mystère qu’il pressent, l’effraie… Il ne se sent pas digne d’y être mêlé si intimement ; il préfère s’effacer en renvoyant discrètement son épouse pour ne pas lui causer de dommage.

Mais voilà que l’ange de Dieu, probablement Gabriel, vient le visiter en songe pour mettre fin à son épreuve intérieure. Quand on est dans le combat, dans l’épreuve, c’est toujours au dernier moment que Dieu intervient. Pourquoi cela? Probablement parce que l’épreuve a du bon. Elle affermit notre foi ; elle la purifie. L’ange confirme à Joseph deux choses: d’abord, que ce qu’il pressent est juste : Marie est bien enceinte par l’action de Dieu. Elle est bien la Vierge qui doit enfanter le Messie ; mais le lien matrimonial qu’il a contracté avec elle, est aussi dans le plan de Dieu : « ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse… »

Le plan divin, c’est que Joseph assume son rôle d’époux et de père de l’Enfant. Même si l’Enfant est conçu divinement du Saint-Esprit, sans l’intervention de Joseph, c’est par Joseph qu’il est introduit dans la lignée de David, de laquelle le Messie doit naître, selon les prophéties ; et selon la loi juive, un enfant adopté appartient à la généalogie du père. Jésus est donc bien fils de Joseph à part entière, par adoption, il est fils de Marie par la chair, il est Fils de Dieu par l’action du Saint-Esprit : Emmanuel : Dieu avec nous, Yeshoua « Dieu sauve »… Dieu avec nous pour sauver le monde.

Quand Joseph se réveille, il obéit au message du ciel. L’humble obéissance à la Parole de Dieu est la meilleure réponse aux tourments de l’âme. Il prend chez lui son épouse. Dès lors, Joseph et Marie, unis dans la foi, l’espérance et l’amour, deviennent ensemble, les gardiens de ce grand mystère de l’Incarnation. Et à leur suite, l’Eglise en sera la gardienne contre tous les mensonges que l’adversaire cherchera à introduire. En suivant Marie et Joseph, en suivant l’Eglise, nous ne nous trompons pas de chemin, et la foi humble et obéissante est le gage le plus sûr pour qu’Il vienne nous sauver.

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