4ème dimanche Carême

A mis parcours de ce temps de carême, l’Evangile nous ramène au coeur de notre chemin de foi qui est le Christ crucifié. C’est lui que nous devons fixer, comme le serpent d’airain que les hébreux fixaient pour être guéris de leurs morsures. Celui qui met sa foi dans la croix du Christ, ultime Parole d’amour du Père, celui-là ne sera pas déçu; il n’a pas à craindre pour son avenir. Celui qui se détourne de cette foi en la croix de Jésus qui récapitule tout (la loi et les prophètes), et qui est actualisée dans la Sainte Messe, s’expose à des épreuves amères telles que ce que Nabucodonosor a fait subir au peuple d’Israël.
A Sainte Gertrude au 13ème s, le Seigneur a confié que les épreuves de la vie deviennent supportables à celui qui prend le temps de contempler la croix de Jésus, les mystères de sa Passion ; plus proche de nous, le Padre Pio disait qu’un chrétien ne devrait jamais laisser passer un seul jour sans méditer les mystères douloureux.
Que de guérisons s’opèreraient dans nos âmes et de quelle protection nous bénéficierions, si nous mettions notre foi dans le signe de la croix… une question: Nos journées commencent-elles et s’achèvent-elles par un profond signe de croix ? Le chrétien est par définition, celui qui est revêtu de Jésus-Christ, depuis le baptême jusqu’à la mort, c’est à dire jusqu’à son entrée dans la gloire. Et même le pécheur qui manque de foi, l’Amour de Dieu ne se lasse pas de le chercher pour le reconquérir et le ramener à lui.
L’Amour de Dieu ne se mérite pas. Nous sommes trop petits, trop faibles pour cela. Nous avons tout reçu gratuitement, notre vie comme notre salut éternel; ce que nous rappelle la 2ème lecture: « C’est par grâce que vous êtes sauvés »; mais nous ne le serons pas contre notre gré, nous le serons dans le respect de notre liberté, car l’Amour ne s’impose pas. C’est pourquoi St Paul ajoute : « à cause de votre foi », c’est à dire moyennant votre libre adhésion à cet amour que Dieu vous porte, moyennant votre « amen » à ce don de la foi que Dieu propose à chacun.
Au fond, le seul mérite que nous ayons face au Don inestimable du Sacrifice du Christ, c’est notre amen, notre oui. Dieu ne demande que cela… mais que notre oui soit oui, et un « oui » au Dieu crucifié. C’est à dire un « oui » qui consente – non pas à souffrir – (personne n’aime souffrir) mais qui consente à supporter par amour. Quand Jésus me dit « m’aimes-tu », il me le dit sur la croix, ayant versé tout son sang pour moi. Il me reste à lui dire « oui, je crois en ton amour, et je te demande de remplir mon cœur de ce même amour, capable de tant de gratuité et d’oubli de soi ; cet amour divin qui excuse tout, pardonne tout, supporte tout… mais surtout qui sauve le monde ».

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