4ème dimanche de l’Avent B

A quelques jours de la fête de Noël, nous sommes invités à nous tourner vers Marie, sans qui le grand mystère de l’Incarnation n’aurait pu s’accomplir. Marie est toute bouleversée… non pas parce que l’ange lui fait peur, Marie ne connaît pas la peur des réalités d’en haut, à la différence de nous autres, pécheurs. Marie, l’Immaculée, conçue sans péché, est au contraire attirée par le Ciel. Ce qui la bouleverse, ce sont les propos de l’ange : « Je te salue comblée de grâce, le Seigneur est avec toi… » Marie est tellement petite, tellement humble, qu’elle est sidérée d’être l’objet d’une telle attention du Ciel à son égard. Car n’imaginons pas que sa proximité avec le Ciel, la rendait familière de l’extraordinaire, non ! Sa vie était tout ce qu’il y a de plus ordinaire, mais elle vivait, par ses vertus, l’ordinaire de manière extraordinaire.
Quand ensuite, l’archange Gabriel lui annonce qu’elle enfantera un fils qui sera le Messie attendu – car elle est de ceux qui l’attendent – elle s’interroge : « Comment cela se fera t-il puisque je ne connais pas d’homme ? ». Elle est mariée à Joseph, mais ils se sont mis d’accord pour rester l’un et l’autre vierges, pour répondre à un appel de Dieu très profond. L’ange lui répond : « l’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi l’enfant qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. » L’ange lui confirme que son vœu de virginité, comme celui de Joseph, n’est pas remis en question, bien au contraire, il servira d’attestation céleste de la divinité de l’Enfant.
En demandant : « Comment cela se fera t-il ? » Marie n’exprime pas un doute, mais une interrogation, car elle sait que son vœu de virginité est dans le plan de Dieu. L’Ange la rassure: Tout s’accomplira par une intervention spéciale du Saint-Esprit, et l’ange lui annonce que ce même Esprit a rendu féconde sa cousine Elisabeth, qui était stérile et avancée en âge, et qu’elle en est à son sixième mois. Dès lors, Marie ne discute pas, Elle s’abandonne avec confiance, sûre que ce que Dieu fait est bien: « Je suis la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole. » Marie incarne l’obéissance, non pas aveugle, mais active, où il n’est pas défendu d’user de sa raison, qui nous est aussi donnée par Dieu ; mais quand les lumières d’en haut sont données, la raison doit s’y soumettre, même quand elle est dépassée.
Jésus nous a donné Marie pour modèle, et pour Mère. Avec Elle, et par Elle, nous sommes invités à accueillir l’Enfant-Dieu qui vient, par le Saint-Esprit, naître et grandir en nos cœurs, pour nous rendre saints comme Lui-même est saint. Comme on l’a entendu dans la 1ère lecture, c’est Lui, le Seigneur qui nous façonnera une maison digne de Lui, une maison qui soit « stable pour toujours ». Cela n’est possible que si c’est son œuvre à Lui, avant d’être la nôtre. Cela suppose notre obéissance active à sa grâce, « l’obéissance de la foi »(st Paul aux Romains), pour ne pas laisser l’adversaire nous corrompre et nous éloigner de notre destinée de gloire. Puissions-nous chaque jour rendre grâce avec enthousiasme de ce que le Seigneur soit avec nous, et qu’il nous comble de grâces si nous le voulons bien ; le Saint-Esprit nous est donnée pour que nous n’ayons plus peur de rien ni de personne, et Il vient toujours de manière nouvelle, jusqu’à sa dernière Venue dans la gloire, qui nous réjouira éternellement, si nous avons accueilli sa grâce à la manière de la Vierge Marie.

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