4ème dimanche TOrd

Dans ce célèbre sermon sur la montagne, le Seigneur commence par répéter neuf fois de suite le mot « heureux », évoquant diverses vertus qui sont des portes d’entrée pour s’emparer dès cette terre du bonheur du ciel. Et comme dans les 10 commandements, le premier récapitule tous les autres, ici un peu c’est la même chose : la première vertu qui est la pauvreté de coeur est le fondement de toutes les autres vertus : « Heureux les pauvres de coeur, car le Royaume des cieux est à eux ». Cherchez d’abord le Royaume dit Jésus, et tout le reste vous sera donné par surcroît ». La pauvreté de cœur nous ouvre tout grand le royaume. Qu’est-ce qu’on entend par pauvreté du cœur ? « L’humilité », nous disent les pères de l’Eglise.
L’humilité n’est pas la dépréciation de soi qui nous ferait rester dans l’ombre, par peur de s’impliquer ou de se confronter aux autres. « Humilité » vient du mot « humus », qui nous rappelle le récit de la création dans la Genèse. C’est à partir de l’humus du sol que Dieu nous a fait homme. L’humilité consiste donc avant toute chose à reconnaître que nous recevons de Dieu notre existence et notre consistance. Etre humble, c’est reconnaître sa condition de créature et donc sa dépendance à Dieu. C’est avoir une juste relation à Dieu, et de ce fait aux autres. Une personne humble loue Dieu dès le matin, pour la vie qu’il lui donne, sans mérite de sa part, et elle s’en remet à Lui pour toute sa journée car elle sait que Dieu lui donne tout. Ste Bernadette qui a vu la Sainte Vierge dira : « la Ste Vierge m’a ramassée comme un caillou » et quand elle apprend qu’on vend son effigie, à Lourdes, avec humour elle dit : « Dix centimes, c’est bien ce que je vaux. » Elle ne le disait pas pour se déprécier, mais parce qu’elle avait conscience d’avoir tout reçu, et de n’être rien sans Lui. C’est ça l’humilité !
Quand on a cette conscience d’être aimé de Dieu, inconditionnellement, et d’être appelé à hériter sa gloire éternelle, on relativise bien des choses d’ici-bas. On se supporte soi-même avec ses faiblesses, parce qu’on sait qu’il n’y a pas de péchés qui ne puissent être pardonnés, et que si notre repentir est sincère, le Seigneur nous guérit et nous purifie. Et, de même, quand on fait l’expérience de la patience de Dieu à notre égard, on ne peut que grandir en patience à l’égard des autres. La personne humble apprend donc la douceur, elle recherche la justice, la paix, la miséricorde… Sa juste relation à Dieu, fait qu’elle s’efforce de Lui obéir et de lui plaire dans son 1er commandement qui est le commandement d’amour. Enfin, l’humble tient bon dans les larmes et les persécutions de toutes sortes parce qu’il adore Jésus crucifié, parce qu’il sait que le serviteur n’est pas au dessus de son Maître, et que l’Amour crucifié sauve le monde. « Reherchons l’humilité », fondement de la sainteté, et nous serons à l’abri de tous les dangers, et le plus grand danger est au dedans de nous. Comme le dit le prophète Sophonie : nous pourrons paître et nous reposer, nul ne viendra nous effrayer ; et avec le psalmiste nous pourront chanter que vraiment « le Seigneur fait justice aux opprimés, il donne le pain aux affamés, Il délie les enchaînés, il redresse les accablés, Il protège l’étranger, soutient la veuve et l’orphelin. Le Seigneur est notre Dieu pour toujours. » Amen

Poster un commentaire