5ème dimanche Pâques A

Je suis frappé en entendant cet évangile, de la tendresse qui se dégage des paroles de Jésus. On sent combien Jésus aime ses disciples avec la tendresse d’une mère ! Il les console, en leur disant qu’il part leur préparer une place où chacun trouvera son bonheur auprès de lui, car « il y a beaucoup de demeures dans la Maison du Père ». « je reviendrai vous prendre avec moi, afin que là où je suis, vous soyez aussi ». « Ne soyez donc pas bouleversés ! ». Il sait qu’il n’y a pas de plus grand bonheur, que d’être avec lui.
Il est notre Paix. Or notre vie ici-bas est une lutte contre l’Adversaire qui veut nous tenir en esclavage, une lutte contre les tentations, contre les mauvaises habitudes, contre nous-mêmes, notre orgueil et nos égoïsmes, une lutte contre l’esprit du monde qui est un esprit individualiste, consumériste, hédoniste. Il est si facile aujourd’hui de se laisser dériver au gré de ce courant qui nous centre sur nous-mêmes. Le Seigneur connaît ces dangers, c’est pourquoi il veut être proche de chacun de nous.
« Approchez-vous du Seigneur Jésus » dit l’apôtre Pierre. Or nous nous approchons d’autant plus volontiers du Seigneur, que nous avons goûté à sa tendresse. Le Cœur de Jésus est si tendre, que nos péchés lui causent du tourment, plus que de la colère, le tourment de nous voir en danger. Quand on parle de la colère de Dieu, il s’agit de sa justice c’est-à-dire de sa justesse quant à respecter notre libre arbitre, au soir de notre vie, si nous nous sommes obstinés à ne pas entendre ses appels. Mais dans le Cœur de Dieu, il n’y a pas de vengeance, car Dieu n’a qu’un désir : rassembler ses enfants auprès de Lui, pour qu’ils soient heureux.
Aujourd’hui, en ces temps de grande épreuve, pensons à cette douce parole de Jésus : « Je vous prépare une place, et je reviendrai pour vous emmener auprès de Moi ». Le croyons-nous ? Le désirons-nous ? Cette tendresse quasi-maternelle de Jésus nous révèle la tendresse du Père. Car « Celui qui m’a vu, a vu le Père ». Celui qui nous a créé, brûle du désir d’être tout en tous, sans barrière ni distance. Les barrières, les distances, c’est le Malin qui les instaure, c’est le péché. Dieu, Lui, veut que nous nous jetions dans ses bras comme des petits enfants.
Jésus est le Chemin, la Vérité, la Vie, c’est-à-dire Celui qui conduit au Père, et qui est un seul Être avec Lui. Demandons au Saint-Esprit qui est l’Amour du Père et du Fils de remplir nos cœurs et de les dilater pour être des grands vases non pas seulement capables d’être sauvés in extremis, mais tellemment remplis d’amour qu’ils participent au salut d’une multitude. N’est-ce pas cela qu’il nous faut rechercher ? contribuer avec le Christ à la rédemption du monde ! Cela nécessite deux résolutions à prendre et à renouveler au quotidien ; celle de la prière, qui est le dialogue avec le plus tendre des pères, et celle de la conversion qui consiste à chercher à lui plaire. Quand on vit sous le regard de Dieu, quand on vit dans son Cœur, il y a des choses que l’on ne peut plus faire. Confions cette double résolution à notre Mère du Ciel, et de pouvoir y être fidèles, et demain, nous serons les plus heureux.

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