5ème dimanche Pâques C

On peut s’étonner que l’évangile de ce 5ème dimanche de Pâques nous ramène au jeudi saint, mais la joie de la résurrection ne doit pas nous faire oublier le prix que Jésus a payé en livrant sa vie pour nous. Pâque pour les juifs (au singulier) désignait l’agneau du sacrifice  (on mangeait la Pâque) ; pour les chrétiens, Pâques (au pluriel) c’est 3 jours : le triduum pascal qui commence avec son Saint Sacrifice sacramentel, puis son Sacrifice sanglant le vendredi et le samedi soir la résurrection, mais le cœur du message pascal, c’est l’amour de Dieu qui se donne pour la rédemption du monde, c’est à dire pour qu’advienne « un ciel nouveau et une terre nouvelle ».

Et cette Pâques du Christ doit devenir la nôtre. Comment Jésus entre t-il dans sa Pâques? En donnant la bouchée à Judas, c’est à dire en consentant à ce que l’ami le trahisse et le livre :« ce que tu dois faire, fais-le vite ». Judas n’aurait rien pu faire sans le consentement de Dieu. Jésus, Sa vie nul ne la prend, c’est lui qui la donne. Une fois l’autorisation donnée, Jésus dit :« Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui ». Tant que la permission n’était pas donnée, personne ne pouvait mettre la main sur Jésus. Rappelez-vous… après une prédication on veut le précipiter dans le vide, « mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin ». Comprenons que tout événement pénible voir dramatique qui nous arrive, procède du même mystère. Dieu ne veut jamais le mal – on sait qui en est l’auteur – mais Dieu qui est infiniment bon et infiniment plus puissant que ses créatures, sait pourquoi Il le permet… pour un bien qui nous échappe et que nous ne comprendrons qu’au ciel.

Cette vérité peut nous aider à aimer nos ennemis. Impossible sans le secours de la grâce ; c’est bien pour cela que le mystère de Pâques commence avec l’institution de l’Eucharistie où il nous donne sa vie divine, son amour en nourriture. Nous communions à la Sainte Eucharistie pour être capable d’aimer d’un amour divin cad un amour qui va jusqu’au don total, qui consent à donner le meilleur de soi-même, à donner sa vie. «Il nous faut passer par bien des épreuves, nous dit st Paul, pour entrer dans le Royaume des cieux. Mais n’est-ce pas un bonheur de participer à son oeuvre de salut en faisant ce qu’il a fait et même des choses plus grandes? Comment cela? Ce qui est grand aux yeux de Dieu, c’est ce qui est humble et petit. Vous n’imaginez pas le pouvoir d’une seule messe ! ce que chaque communion eucharistique, opère dans l’invisible, quand elle est vécue avec foi et en état de grâce ! c’est une multitude d’âmes qui sont guéries, qui sont délivrées, qui sont sauvées dans la puissance de l’Esprit qui agit sans contrainte ni de temps ni d’espace !

Pourquoi vais-je à la messe? par nécessité… pour moi et pour les autres ; pour supporter les épreuves, pour vaincre mes peurs, pour être meilleur, et pour que beaucoup d’âmes soient sauvées.. Paul et Barnabé exhortaient à cet abandon à la grâce qui passe par la prière et par les sacrements.  A travers nous c’est toujours Jésus qui agit. Nous ne sommes que ses instruments. Permettons-lui de faire de grandes choses à travers notre humble fidélité ; ni par puissance, ni par force, mais par l’Esprit du Seigneur qui vit en celui qui s’abandonne entièrement à sa divine volonté.

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