6ème dimanche ord

Jésus guérit un lépreux, considéré à l’époque comme un être impur, car coupable ou héritier d’un grave péché familial. Et ils devaient se le rappeler en criant « impur ! impur ! » chaque fois qu’une personne s’approchait d’eux, comme en témoigne le Livre du Lévitique. Jésus a apporté toute la lumière sur cette question du lien entre le péché et la maladie ou l’infirmité, rappelez-vous, c’était à l’occasion de la guérison d’un aveugle-né en Jn 9 : « ni lui, ni ses parents n’ont péché, mais c’est afin que soient manifestés en lui les œuvres de Dieu »
Le sort du lépreux à l’époque de Jésus est tragique car sa souffrance est toute à la fois physique, morale, psychologique, et spirituelle. L’évangile fait mention de la grande compassion de Jésus. Son Cœur brûle de mettre fin à toute forme de détresse de l’homme, dont la source est la chute originelle qui a introduit le mal dans le monde. Jésus a pris sur lui ce péché : le péché originel, le péché du monde, qui comprend notre péché personnel, pour nous rendre libres et nous établir dans sa paix. C’est le Salut que Jésus nous offre.
Jésus n’est pas un simple guérisseur. Il est le Sauveur. Quand il touche nos corps, il atteint nos âmes en les purifiant, en les délivrant de toute peur. Depuis qu’il est monté au ciel, il le fait par les sacrements de l’Eglise. Le Baptême, l’Eucharistie, le sacrement du Pardon, l’onction des malades… autant de moyens pour Jésus, de guérir notre âme, par son Esprit ; Il le fait à travers l’eau, le pain, le vin, l’huile, et les mains du prêtre. Il n’est pas prisonnier de ces moyens, mais ceux-là sont, si j’ose dire, garantis, pourvu que notre démarche soit authentique.
Si nous pouvions voir ce qui s’accomplit dans l’invisible quand un sacrement nous est offert, et quand nous l’accueillons dans la foi, c’est-à-dire le cœur ouvert et bien disposé, nous « courrions à l’Amour » comme disait ste Thérèse d’Avila. Nous savons mettre notre confiance dans les technologies, dans la science, dans les biens temporels, pourquoi n’avons-nous pas la même confiance, le même élan lorsque nous allons à la rencontre du Christ qui vient nous toucher dans ses sacrements ?
« A chaque Eucharistie, nous disait il y a quelques années Benoît XVI, Jésus vient saisir notre être dans tous ses aspects, afin que tout ce que nous faisons soit pour la gloire de Dieu ». Comme le dit St Paul aux corinthiens (2ème lect): « Que nous mangions, que nous buvions, que nous dormions, quoi que nous fassions, que ce soit pour la gloire de Dieu », c’est-à-dire dans sa volonté, sans excès, sans égoïsme, sans recherche de soi, parce qu’étant chrétiens, nous ne vivons plus pour nous-mêmes mais pour Lui qui est mort et ressuscité pour nous. (2 Co 5)
La tendance actuelle est à la perte de la foi et au relativisme par rapport aux sacrements. Or quand la foi se refroidit, la peur grandit. Et l’on est tenté de se livrer à des pratiques parallèles, des pratiques occultes qui prétendent rassurer, alors que la Bible et la Tradition de l’Eglise les considèrent comme une entrave à la vraie foi: guérisseurs, magnétiseurs, médiums, magiciens, tous maintiennent leurs patients dans une relation de dépendance qui stérilise la foi et ne favorise ni notre liberté, ni notre confiance filiale envers l’unique Sauveur du monde, Jésus-Christ. Nous fêtions il y a quelques jours Notre-Dame de Lourdes, notre Mère immaculée qui veille sur notre santé physique, psychique et spirituelle, invoquons-la chaque jour, pour qu’elle nous aide à éviter le péché, à recourir fréquemment aux trésors de grâces que l’Eglise nous offre à travers ses sacrements, sa sainte liturgie, la prière puissante avec Marie. Invoquons-la fidèlement, elle nous aidera à changer notre cœur, elle nous protègera et bannira de notre cœur le poison du vice et de toute forme de peurs.

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