8ème dimanche ord A

Jésus nous dit par trois fois dans cet évangile : « Ne vous faites pas tant de soucis ! ». Le Seigneur nous connaît, Il sait notre tendance naturelle à vouloir nous en sortir par nous-mêmes, en nous appuyant sur nos richesses, notre savoir, nos compétences, nos capacités, nos forces humaines… oubliant la réalité de notre pauvre condition de pécheur, d’homme blessé et affaibli depuis la chute. Nous sommes la plus belle oeuvre de la création ; nous avons été créés à l’image de Dieu, avec une intelligence et une volonté libre – nous valons infiniment plus que les oiseaux du ciel et les lys des champs, dont le Créateur a soin – Mais cette intelligence et cette volonté libre, peuvent nous donner l’illusion d’être comme Dieu, c’est à dire autosuffisants. Alors que la vérité c’est ce que nous dit Jésus : « en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire ». Si je ne suis pas collé à Lui, comme une plante à son tuteur, parce que je veux m’en sortir par moi-même, je finis toujours par m’inquiéter ; l’inquiétude se transforme en angoisse, l’angoisse dévient colère, et par la colère j’accuse l’autre, et en accusant l’autre, je me condamne moi-même, car je m’éloigne de la paix, alors que nous sommes fait pour la paix. Cette paix, c’est le Royaume que nous devons chercher, avec sa justice. Dieu nous la donnera un jour sur la terre quand il reviendra avec ses saints lorsque tout semblera perdu ; en attendant il veut que la recherchions. Si je recherche un royaume selon mes critères à moi qui sont faussés par mon égoïsme hypertrophié depuis la chute, je pars en guerre contre les autres, et celui qui ne pense pas comme moi devient mon ennemi qu’il faut éliminer.

Et pendant que je perds mon temps à me faire du mal et à faire du mal aux autres, le Seigneur m’attend… Il attend que je m’en remette à lui, avec confiance, au lieu de juger les autres, comme nous y exhorte st Paul aux Corinthiens : « ne portez pas de jugement prématuré, mais attendez la venue du Seigneur, car il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres et rendra manifeste les intentions des cœurs ». Le Seigneur tient ma vie dans sa Main. Et non pas mon frère, ou ma sœur. Lui seul est le Tout-Puissant ! Lui seul est Tout-Amour ! « une femme peut-elle oublier son nourrisson ? (…) même si elle l’oubliait, moi je ne t’oublierai pas, dit le Seigneur. (Isaïe) Même le négatif qui m’arrive, Dieu finit toujours par en tirer un avantage pour mon salut et pour le salut du monde.

Croyons-nous en la Providence de Dieu ? Croyons-nous en cette Main bienveillante qui conduit nos vies, qui veille sur nous avec sollicitude, jusque dans les plus petits détails. C’est une erreur de penser que Dieu ne s’intéresse qu’aux grandes questions métaphysiques et qu’il est indifférent à nos petits bobos. C’est mal le connaître… Lui qui a dit que pas un cheveu de notre tête ne tombe sans sa permission. Le frère Roger de Taizé aimait dire : « Ce qui te préoccupe, Dieu s’en occupe ». Et si ce qui te préoccupe est une petite chose, même petite, tu peux le lui remettre avec confiance. A plus forte raison si c’est une grande chose comme ta propre vie, menacée par la maladie. Dieu a soin de nous et sa Providence est d’autant plus délicate que nous sommes proches de la Vierge Marie, car Jésus le veut ainsi. Et même quand, dans un premier temps, des événements nous déçoivent, Dieu, au final, arrange tout. « On obtient du Seigneur tout autant qu’on en espère » disait Ste Thérèse, alors mettons en Dieu notre confiance, et remettons-lui tous nos soucis, grands et petits.

 

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