Comme elles sont fortes ces paroles que nous adresse le Ressuscité avant de s’élever et de disparaître dans la nuée ! : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. » Que signifie cette parole sans nuance? Elle signifie que Dieu a un dessein de salut pour le monde, mais que nul n’est contraint d’y adhérer; notre liberté souveraine est respectée par Dieu: « celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné», cela ne veut pas dire abandonné, cela veut dire condamné à vivre un chemin douloureux de repentance. Quant à l’enfer, il est toujours possible, mais c’est l’homme qui s’y jette, refusant la miséricorde divine en connaissance de cause, ce n’est pas Dieu qui l’y jette avec colère.
Quel est le dessein de Dieu ? Redonner à l’homme le royaume qu’il avait à l’origine et qu’il a perdu; ce qui caractérisait ce royaume c’est que la volonté humaine y était entièrement soumise à la Volonté divine. Adam et Eve l’ont perdu, et avec eux les hommes de toutes les générations. Mais le Christ, le Fils de Dieu est venu sur la terre pour opérer la régénération de l’homme. Elle commence avec le baptême qui nous fait passer par la mort et la résurrection du Christ, elle continue par notre fidélité à vivre de sa grâce, en ne laissant pas vaine la croix du Christ et son Sang rédempteur. Cela veut dire vivre en témoins de l’amour du Christ, en se nourrissant à la mamelle de l’Eglise, et en vivant de son espérance.
Quelle est-elle cette espérance? C’est l’espérance de la régénération finale par l’illumination de nos consciences lors du Retour de Jésus dans la gloire, à la Parousie, où ceux qui lui sont demeurés fidèles siègeront sur douze trônes avec Lui; Quel joie, quel bonheur nous allons connaître alors, tant nous serons tous en communion dans dans la foi et « la pleine connaissance du Fis de Dieu », parce que nous aurons atteint « la stature du Christ, l’état de l’homme parfait » comme l’annonce st Paul aux Ephésiens. Quant aux signes et aux prodiges, ils seront tels que nous les voyons décrits dans l’évangile de ce jour, généralisés et non plus exceptionnels.
« Seigneur est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? » lui demandent ses apôtres – « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixé de sa propre autorité, mais vous allez recevoir une force quand l’Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins (…) jusqu’aux extrémités de la terre. » Autrement dit nous n’avons pas à chercher quand l’unité du genre humain se fera, et quand la paix universelle sera donnée au monde, cela c’est l’affaire de Dieu ; notre rôle est de l’espérer et de travailler à la préparation de cet avènement glorieux, en accueillant le Saint-Esprit pour qu’Il achève notre sanctification, en vue de la régénération finale, qui reste elle-même un avant-goût de l’éternité céleste, où nous serons comme les anges.
« pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? » disent les anges. Sous-entendu : Vous avez à préparer le royaume qui vient, par votre témoignage, par votre coeur rempli du Saint-Esprit, étant à l’école de la Sainte famille de Nazareth, nourri de la Parole de Dieu, abreuvé des sacrements, et offrant tout à Dieu. Ne perdons pas notre temps ; laissons-nous purifier, sanctifier, remplir d’amour, et travaillons fidèlement à ce qui plaît à Dieu, et qui contribue à la paix. Même si nous devons souffrir, à la fin, nous serons les plus heureux.