Assomption de Marie B

Dans le passage de l’Apocalypse, que nous avons entendu en première lecture, il est question de deux signes : celui d’une femme vêtue de soleil, et celui d’un énorme dragon rouge. La femme, c’est la Vierge Marie, le dragon rouge c’est Satan. La Femme enfante dans la douleur. Il s’agit ici de l’enfantement du Fils de Dieu dans les âmes, car il s’agit de Marie en tant que figure de l’Eglise et Mère de l’Eglise. Vous savez que Marie, préservée du péché originel par son Immaculée Conception, n’a pas connu les douleurs de l’enfantement, conséquence du péché. En revanche, ses cris de douleur sont sa participation unique à l’œuvre de la rédemption accomplie par son Fils ; debout, au pied de la croix, le Cœur de Marie est transpercé, et c’est là qu’elle nous reçoit tous comme ses enfants. Que de peines nous lui infligeons par nos péchés alors qu’elle est toute supplication pour nous et notre salut. Avec le Saint-Esprit, elle nous enfante à la grâce de son Fils! La Femme est revêtue de soleil, parce que Marie est « comblée de grâce », si pure, si transparente à la lumière divine, qu’elle est le reflet parfait du Cœur de son Fils, Soleil de justice. Elle est couronnée de douze étoiles, comme les douze tribus d’Israël, comme les douze apôtres, parce qu’elle est la Mère de l’Eglise, la Mère et la Reine du Peuple de Dieu. En même temps qu’Elle nous donne Jésus, qui est notre Ciel, Elle nous aide à y entrer. La lune est sous ses pieds ; la lune, symbole de corruption parce qu’elle change tout le temps d’aspect comme l’inconstance du cœur humain livré au péché. Marie a la lune sous ses pieds comme Jésus a marché sur la mer, autre symbole du mal. Le mal ne peut l’atteindre et c’est notre intérêt de rester tout près Marie.
La Femme s’enfuit au désert où Dieu lui a préparé une place. Le désert, c’est le lieu du silence, du cœur à cœur avec Dieu ; la Femme, c’est le peuple de Dieu, qui à l’école de Marie, apprend à s’abandonner dans le Sûr Refuge des Cœurs unis de Jésus et Marie où règne le Saint-Esprit. En ces temps qui sont les derniers, le dragon rouge se déchaîne contre la Femme, car ses jours sont comptés. Il se déchaîne avec ses armes que sont la peur, le mensonge, l’hypocrisie, l’indécence, l’impudicité, la violence, la haine. Il est rouge comme le feu de l’enfer, ce feu qu’il crache sur les âmes pour tenter de les perdre ; il a sept têtes qui représentent l’ensemble des nations qui lui sont soumises ; il a 10 cornes qui représentent les arsenaux de guerre et les outils de propagande, qui, par l’argent, obtiennent tout ce qu’ils veulent. Déjà, le 9 novembre 1976, le futur pape st Jean-Paul II écrivait : « Nous sommes aujourd’hui face au plus grand combat que l’humanité n’ait jamais connu. Je ne pense pas que la communauté chrétienne l’ait compris totalement. Nous sommes aujourd’hui devant la lutte finale entre l’Eglise et l’Anti-Eglise, entre l’Evangile et l’Anti-Evangile, entre le Christ et l’Anti-Christ ».
Une chose est sûre : la victoire finale est à Dieu, et elle se vérifiera grâce à l’intercession toute-puissante de Marie, la Femme de la Genèse et de l’Apocalypse, qui écrase le serpent sous son talon, parce qu’elle est détentrice de la puissance miséricordieuse de son Fils. La Femme, la Vierge Marie et ceux qui sont sous son manteau, à savoir l’Eglise vivante, triomphera assurément par son humilité, et par son abandon au cœur de la tempête ; et comme l’a promis Marie à Fatima « un temps de paix sera donné au monde, fruit de la Miséricorde divine. La fête de l’Assomption de Marie nous invite à la confiance en cette victoire finale. « Gardez courage, dit Jésus, j’ai vaincu le monde! ». Restons unis à Jésus dans les bras de Marie, et avec elle, disons notre « oui » à Dieu chaque jour, dans l’action de grâce de son Magnificat. Amen

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