Baptême de Jésus A

Le baptême de Jésus est sa manifestation en tant que Christ, c’est à dire « oint ». Jésus est l’Oint du Seigneur par excellence ; il n’a pas été oint avec de l’huile comme les rois et les grands prêtres d’Israël, mais par l’Esprit Saint lui-même, qui lui est co-naturel, c’est-à-dire que dès le 1er instant de sa conception, Il est en plénitude avec Lui, en Lui, comme le Père. Normal, puisqu’Il est Dieu.
Jésus ne se fait pas baptiser de ce baptême de repentance, pour lui-même, ça va de soi, puisqu’il est Parfait et sans péché. C’est d’ailleurs ce que dit Jean-Baptiste : « c’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi… » Pourtant il faut que cela soit, dit Jésus, car ce baptême est la consécration symbolique de l’humanité pécheresse dont le Seigneur veut restaurer l’innocence perdue. Le Fils de Dieu s’est fait homme pour cela, en prenant sur lui son péché. Il se plonge dans les eaux, symbole des ténèbres de ce monde, et il en ressort victorieux, avec la bénédiction du Père et de l’Esprit, qui se manifestent pour révéler au monde sa messianité.
Dans cet acte, est comme concentré symboliquement le mystère de la Rédemption, qui sera accompli dans sa mort et sa résurrection. Quand Il mourra, il rendra son Esprit au Père, et le Père et le Fils le répandront sur les hommes, afin que ceux qui croient en Lui, naissent à la vie éternelle du ciel. La mission du Christ consiste à nous ouvrir le ciel, c’est-à-dire à nous restaurer dans l’innocence de l’Amour. Pourquoi sommes-nous sur la terre ? Pour hériter le Ciel ! Et le Ciel commence dès ici-bas, quand nous nous décidons à vivre dans l’Amour, c’est-à-dire à ne plus vivre pour nous-mêmes, mais pour Lui qui est mort et ressuscité pour nous.
Cela commence avec notre baptême qui nous configure au Christ, pour que nous puissions aimer à la manière de Dieu, c’est-à-dire avec son innocence, unis à sa divine volonté. Et le fruit de cela, c’est la joie, la joie du ciel, la joie de Dieu : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie » dit le Père. Nous faisons la joie du Père et la joie du ciel quand Jésus devient notre vie, quand nous pouvons dire comme st Paul : « ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » Avec cette promesse, que si nous portons la croix avec Lui, il nous la rendra légère.
Personne n’échappe à la croix, dans un monde assujetti comme le nôtre au pouvoir des ténèbres. Tant que le péché demeure, les épreuves restent inévitables en ce monde ; mais si nous les vivons avec lui, c’est à dire dans la prière, en méditant sa vie, sa passion, sa mort et sa résurrection, et en lui demandant la grâce de ne faire que sa volonté en toute chose, nous aurons le soutien de Dieu et sa faveur. Il fera reposer sur nous son Esprit, et nous fera goûter ses miséricordes et ses tendresses ineffables qui rendront le fardeau de cette vie légère à porter. Comme le dit Isaïe : « Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton…il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit… » Car notre Dieu est un Dieu bon et miséricordieux et « là où Il passe, Il fait le bien, et Il guérit ceux qui sont sous le pouvoir du diable ». Ac 10, 38 Alors saisissons la grâce qu’Il nous offre chaque jour, en nous considérant toujours sur le chemin de la conversion, et en nous décidant à le prier, non pas pour nous débarrasser d’un devoir, non pas juste une prière le matin, et le soir, mais pour être avec Lui, comme son fils bien-aimé, pour vivre avec Lui et tout faire avec Lui, afin que le Père trouve en nous sa joie, et nous la communique.

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