Baptême du Seigneur C

Avec le baptême du Seigneur, c’est le temps de Noël qui s’achève. Jésus est né et il s’est manifesté ; aux bergers, aux mages, puis ayant grandi, il se mêle aux pécheurs de bonne volonté qui veulent se convertir à l’écoute du prophète Jean-Baptiste. Et puisqu’il est notre représentant auprès du Père, puisqu’il est le Nouvel Adam, il fallait qu’il se fasse baptiser par Jean, non pour se purifier lui-même – il n’en avait pas besoin, Il est immaculé – mais pour que soit purifié le genre humain qu’il représente, et comme il est Dieu, son acte embrasse les hommes de toutes les générations, passées, présentes et futures. Et Dieu lui rend témoignage : le ciel s’ouvre, l’Esprit descend et le Père fait entendre sa voix : « tu es mon Fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie »
Mais savez-vous qu’à chaque sacrement, il se passe la même merveille ! Parce que le Christ vient nous rejoindre pour prier le Père avec nous et pour nous, les cieux se déchirent et la grâce de Dieu descend sur chacun de nous. Parce que nous sommes ici, rassemblés avec le Christ, une épiphanie similaire s’accomplit à l’autel ; simplement il nous est demandé un acte de foi, parce que Dieu ne veut pas nous priver de la béatitude : « bienheureux ceux qui croient sans avoir vu ». Quelle belle récompense ils auront ceux-là qui ont fait confiance à la Parole de Dieu.
Il est touchant de voir que Jésus se mêle anonymement à la foule des pécheurs, on a même l’impression qu’il passe en dernier, affectionnant toujours la dernière place. Nous aussi, imitons-le en cela : ne nous considérons jamais au-dessus des autres, mais regardons-nous lucidement comme les derniers des pécheurs. C’est le seul moyen d’ailleurs de ne pas céder à la tentation de juger les autres. Jésus a bien dit : « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés » n’est-ce pas ?
Et puis, c’est au moment où il prie que la théophanie se produit, au moment où il prie au milieu de ses frères les hommes. La prière est peut-être l’action la plus fondamentale qui soit dans nos vies ; car c’est elle qui nous ouvre le ciel. C’est elle qui fait descendre le ciel sur la terre. Mais on nous dit quelque chose d’important, on nous dit que ce peuple au milieu duquel Jésus prie, est un peuple en attente du Messie qui doit venir. Ce qui féconde la prière du Christ, c’est qu’elle est reçue par un peuple en attente des merveilles du Seigneur, et non pas un peuple repu et rassasié des biens de ce monde. Pourquoi le Seigneur nous fait-il attendre ? Parce que son peuple n’a pas assez faim de lui. Il y a trop de compromissions avec le monde, jusque dans l’Eglise.
Il est temps d’actualiser les promesses de notre baptême : renoncer aux œuvres du diable, à l’impiété, aux convoitises de ce monde, nous livrer corps, âme et esprit à la Sainte Trinité par le Cœur immaculé de Marie et ne pas quitter la barque de l’Eglise aux prises avec la tempête, mais attendre comme le dit st Paul à Tite et que nous disons à chaque Eucharistie : attendre que se réalise la bienheureuse espérance : la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Alors, comme l’avait annoncé le prophète Isaïe : se révèlera la gloire du Seigneur, elle se révèlera chez le petit reste fidèle à sa parole et « tout être de chair verra que la bouche du Seigneur a parlé » Amen

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