Christ Roi C

Pilate a fait écrire : « Celui-ci est le Roi des juifs », en haut de la croix, mais nous savons que Jésus a livré sa vie pour tous les peuples de la terre, et même pour sauver la création toute entière qui attend, elle aussi, l’heure de sa délivrance. C’est ce que signifie cette fête du Christ-Roi de l’univers qui vient à la fin de l’année liturgique, comme pour nous dire : « gardez courage, les souffrances du temps présent n’auront pas le dernier mot. Le dernier mot revient au Christ et à sa victoire sur tout l’univers.
Jésus est-il le Roi de ce monde ? Il est le Roi de sa création, mais il n’est pas le Roi de ce monde car Le monde que nous connaissons qui est bâti sur l’attrait du plaisir, de l’avoir et du pouvoir, et ce, depuis le péché originel. Notre civilisation moderne depuis le siècle des lumières, n’a fait qu’accentuer les conséquences de cette logique, en s’affranchissant de plus en plus de Dieu, jusqu’à proclamer sa « mort ». Or on ne peut pas éliminer Dieu sans condamner l’homme. Car le cœur de l’homme, blessé, est enchaîné à la logique de la convoitise qui le fait devenir loup pour l’homme.
Jésus-Christ est le seul qui puisse le guérir et lui rendre sa liberté. C’est pourquoi Lui seul peut libérer le monde de ses chaînes, en visitant le cœur de chacun. Mais il ne le peut sans notre consentement. Il nous a créé sans nous, dit st Augustin, mais il ne veut pas nous sauver sans nous. Il nous sauve en donnant sa vie sur la croix, crucifié entre deux brigands. Et sur la croix que fait-il ? Il excuse les pécheurs que nous sommes, et Il accueille dans son Royaume le larron repentant. Nous ne sommes pas sauvés d’office ; nous devons emprunter un chemin, celui du bon larron, c’est-à-dire celui de la reconnaissance de notre péché, celui du regret, du repentir, et de la crainte de Dieu qui est de se laisser toucher par sa miséricorde, et de ne plus vouloir le décevoir. C’est le secret pour qu’advienne la paix, d’abord dans les cœurs, puis dans les communautés, enfin entre les peuples et les nations.
La plupart du temps quand nous péchons, nous ne savons pas ce que nous faisons, parce que notre conscience est obscurcie et notre volonté affaiblie ; et notre inconstance fait que nous ne gardons pas notre cœur tourné vers Jésus ; c’est pourquoi la messe commence toujours par le rite pénitentiel où nous demandons pardon. Et arriver systématiquement en retard compromet les fruits de la célébration, car s’il n’y a pas de repentir il n’y a pas de guérison, et nous repartons avec notre péché. Si le péché est grave, il nécessite la confession. En tout état de cause, si le repentir est là, et que nous revenons à Lui, aussitôt Il nous renouvelle sa confiance et nous offre son Salut. La solennité d’aujourd’hui invite chacun à s’interroger : Jésus est-il le Roi et Seigneur de ma vie ? Préside-t-il à toutes mes pensées, mes paroles et mes actions, préside-t-il à mes décisions ? On a toujours à se convertir… c’est en travaillant à le laisser régner en mon cœur, que je fais venir son Règne, qui seul a le pouvoir de pacifier la terre. Savez-vous pourquoi le règne du Christ Roi n’a pas encore changé la face de la terre ?
Parce que nous ne le désirons pas suffisamment. Nous devrions faire retentir au pied de chaque autel, de chaque tabernacle, un cri incessant pour supplier Dieu que son règne arrive, qu’il renouvelle ses merveilles, et mette fin au règne des ténèbres, mais nous ne le faisons pas parce qu’il y a trop d’indifférence à l’égard du Seigneur ; on préfère compter sur les hommes, comme s’ils pouvaient nous offrir le salut…
Demandons avec plus de ferveur au Seigneur qu’Il vienne, et dévouons-nous à sa cause, en vivant dès à présent de la paix qu’il nous donne. « O Jésus, Roi d’amour, j’ai confiance en ta miséricordieuse bonté ». Quoi qu’il arrive, apprenons à dire souvent cette invocation recommandée par le Seigneur lui-même.

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