Dimanche de la Miséricorde C

L’apôtre Jean nous relate les événements des deux apparitions de Jésus aux apôtres réunis au cénacle. Un passage chargé d’émotion : Imaginez, après le drame de la Passion et de la mort de Jésus… soudain, il est là au milieu d’eux… Il ne leur fait aucun reproche, aucune allusion à leur trahison, à leur lâcheté. Rien en Jésus ne crie vengeance : Il est la Miséricorde incarnée. Pourtant, on ne peut pas dire qu’ils soient bien disposés : ils ont peur, ils se sont barricadés, et en plus, ils mettent en doute la parole de Marie-Madeleine qui l’a vu ressuscité : Voilà les piliers de l’Eglise…
Jésus se tient au milieu d’eux alors que les verrous sont fermés ! comme pour nous dire que les prisons dans lesquels notre péché nous enferme, ne sont jamais un obstacle pour le Seigneur de Miséricorde. Il viendra toujours nous rejoindre jusque dans les profondeurs de notre misère. Le seul obstacle qu’il ne peut franchir, c’est celui de notre refus délibéré de l’aimer, car Dieu respecte notre libre arbitre. Il ne veut pas nous sauver sans notre adhésion.
La paix soit avec vous ! Et il leur montre ses blessures pour leur signifier qu’Il est Celui qui réalise la prophétie d’Isaïe : « il a pris sur lui le châtiment qui nous rend la paix et dans ses blessures, nous avons la guérison » Is 53 En leur disant la Paix soit avec vous, il leur accorde gratuitement son pardon pour leurs péchés, et en réponse à ce pardon gratuit de Dieu, ils sont invités à se convertir, cad à revenir à Dieu, à l’obéissance à ce qu’il nous demande. Et de la conversion naît la joie.
Jésus alors souffla sur eux, il envoya son Esprit sur eux pour les envoyer en mission afin de transmettre aux hommes le pardon de Dieu. Ils le feront à travers les sacrements, et spécialement l’Eucharistie et le sacrement de réconciliation qui sont les dons par excellence de sa miséricorde: « tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis, tout homme à qui vous les retiendrez ils lui seront retenus » Ces deux sacrements nous sont offerts comme remède pour goûter dès cette terre à la paix et à la joie qui viennent d’en haut.
Thomas, qui veut toucher les marques des plaies de Jésus pour croire, est un peu la figure de notre génération qui exige des preuves tangibles ! Jésus le lui permettra, comme sa miséricorde infinie (nous pouvons l’espérer) permettra à notre génération incrédule de toucher Dieu : « j’entrouvrirai le ciel » a dit Jésus à Ste Faustine, afin que l’on cesse de douter de mon infinie bonté » Mais quelle belle promesse est faite à ceux qui n’ont pas besoin de démonstration, de preuves rationnelles pour croire : Bienheureux sont-ils, ceux qui croient sans avoir vu ! Bienheureux somme-nous, nous qui croyons que dans quelques instants, Jésus sera réellement là sur l’Autel, caché sous les apparences d’une pauvre hostie; et par la bouche du prêtre, il nous dira à nous aussi : « la Paix soit avec vous ! » Nous n’avons rien à envier aux apôtres. Par la foi, nous le voyons, et ce qu’il dit, il le fait.

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