Dimanche de la Sainte Famille A

La fuite en Egypte de la ste famille est un épisode assez terrifiant qui nous renvoie à l’actualité dramatique que vivent tant de familles de par le monde. Mais nous voyons dans cet évangile combien, au cœur du drame, Dieu est là, et comme il conduit les événements ; et combien Joseph et Marie sont abandonnés à la Providence divine.
Joseph, l’époux, incarne l’autorité nécessaire pour décider en dernière instance, mais qui n’a pas besoin de dominer pour avoir sa place ; son autorité est un service qu’il accomplit dans l’amour en étant à l’écoute de l’Esprit. Mais encore faut-il que l’épouse lui laisse tenir sa place en ne contredisant pas systématiquement ce qu’il propose. Être à l’écoute de Dieu et de l’autre est la première qualité pour que règne l’harmonie dans une famille ; l’époux envers son épouse, l’épouse envers son époux, les parents envers leurs enfants, les enfants envers leurs parents… cela appelle deux exigences : la prière et le dialogue, car le mariage est une alliance à trois, dans laquelle Dieu s’engage à conduire les événements dans le sens de ce qui est bon pour nous, bon en vue de notre salut et du salut de la communauté humaine toute entière.
St Paul aux Colossiens ne dit pas autre chose : « Vivez dans l’action de grâce, (…) chantez à Dieu votre reconnaissance par des psaumes, des hymnes et de libres louanges, et que tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus ». Il n’y a rien de plus simple que la prière : « un simple élan du cœur vers Dieu, un regard jeté vers le ciel », disait ste thérèse de l’Enfant Jésus, pourvu que nous ayons le cœur tourné vers Dieu qui est Amour et vers le prochain ; car Dieu nous inspire toutes sortes d’œuvres de miséricorde, tandis qu’un cœur livré à ses seules forces, reste prisonnier de ses pulsions égoïstes et orgueilleuses. Pour s’aimer durablement entre époux, et dépasser les crises inévitables, on a besoin du secours de Dieu ; pour honorer ses parents jusqu’à leur grand âge, on a besoin du secours de Dieu ; pour ne pas exaspérer ses enfants, pour ne pas projeter sur eux nos propres ambitions, on a besoin de la lumière et du secours de Dieu.
On juge un arbre à ses fruits. Les fruits de l’agir de Dieu en nous sont des fruits de bonté, de tendresse, de douceur, de patience, de bienveillance, de promptitude à pardonner. S’ils n’y sont pas, c’est, peut-être, que notre relation à Dieu, par le Christ, manque d’intimité ou de sincérité. « Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies » avons-nous entendu dans le psaume. Cela suppose que la Parole de Dieu devienne notre règle de vie. Dès lors, tout devient clair dans notre vie, comme un poste de télé qui a retrouvé son antenne : on ne se pose plus la question de savoir s’il faut ou non se marier à l’Eglise, s’il faut ou non accueillir l’enfant à naître, s’il faut ou non le baptiser, l’éduquer dans la foi, ou encore visiter ses vieux parents. A chaque situation, l’Esprit d’Amour éclaire les cœurs et les intelligences, si en Jésus, nous mettons notre confiance, et que nous le laissons tenir les rennes de nos vies.

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