Dimanche des Rameaux C

L’acclamation triomphale de Jésus à Jérusalem a été de courte durée, parce que sous la pression des autorités à la fois civiles et religieuses, la peur s’est emparée des cœurs. La peur est un des signes de l’emprise du démon. Elle anihile la recherche de la vérité, et donne prise au mensonge. Jésus, comme l’a prophétisé Isaïe, se trouve abandonné de tous ; mais sa vie nul ne la prend, c’est lui qui la donne : Il s’est laissé livrer, « présentant son dos à ceux qui le frappaient », « ne protégeant pas son visage des outrages et des crachats » ; « Il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix »…dit st Paul aux Philippiens. (Ph 2, 8) Trois heures de terrible agonie où les ténèbres semblent triompher… mais c’est au contraire l’heure où sa gloire se manifeste et les cœurs s’ouvrent ! « Celui-ci était vraiment un homme juste » dit le centurion, et « tous repartaient en se frappant la poitrine »… Jésus l’avait prophétisé : « lorsque je serai élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi »
De la même manière dans nos vies, il y a des moments où les ténèbres sévissent, où la dureté des épreuves peut nous terrasser. La peur peut se saisir de nous et le démon nous prendre dans ses filets et nous pousser à abandonner la prière, à nous éloigner de l’Eglise, et même à douter de Dieu, et de son amour, voir de son existence … L’aveu du centurion et de tous ces témoins du drame qui se frappent la poitrine, nous révèlent qu’il y a un remède aux attaques de l’Ennemi : contempler Jésus dans sa Passion, contempler ce qu’il a souffert par amour pour nous. Contempler sa douceur d’Agneau immolé et son Amour inconditionnel à l’égard du pécheur qui se tourne vers lui avec confiance et avec un cœur repentant : « aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis ». Quant à ses bourreaux, qui sont de toutes les générations, il les recommande à la miséricorde du Père : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font »
En contemplant Jésus crucifié, Dieu nous dit plusieurs choses: 1/ Il nous dit que la souffrance n’est pas une vengeance de Dieu infligée à l’homme à cause de son péché, mais elle est une carence de vie, conséquence de son éloignement de Dieu. Mais Dieu nous a envoyé son Fils qui est la Vie, la Vie donnée, pour qu’en le suivant, nous soyons vivifiés, restaurés, guéris. Bien sûr la croix est douloureuse, scandaleuse, mais si nous regardons le Crucifié dont nous savons que c’est l’Amour qui le tient, et non les clous, la croix de nos épreuves unie à la Sienne, devient bonne et salutaire, car elle nous purifie de nos péchés et nous ouvre le ciel. 2/ Il nous dit qu’en ce monde, la souffrance est incontournable, puisque le Fils de Dieu pur et sans péché, l’a assumée dans l’amour, et que nous sommes appelés à l’assumer nous aussi avec Lui.
3/ Jésus nous dit encore, de prendre Marie chez nous, comme l’a fait l’apôtre Jean. Comment devrions-nous être à la messe ? demande-t-on au Padre Pio. Réponse : – comme l’apôtre Jean était au pied de la croix, avec Marie à ses côtés. Car « la Messe, c’est le Calvaire ». (Padre Pio) Plus nous y participons avec amour, et fidèlement, avec Marie, la Mère de Dieu et notre Mère, plus nous ressemblons au disciple que Jésus aimait, et plus nos souffrances deviennent paisibles, légères à porter, parce qu’Ils les portent avec nous, et qu’ils nous consolent dans toutes nos détresses. Et, comme le dit le Curé d’Ars : « Celui qui aura souffert et combattu pour le Christ, brillera comme un soleil ». Amen

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