homélie 18ème dimanche T Ord B

Jésus vient d’accomplir le grand signe de la multiplication des pains, mais il déplore la mauvaise motivation de la foule, qui le cherche pour une nourriture terrestre, et non pour une nourriture céleste, spirituelle. De fait, les foules de toutes les générations courent après le bien-être du corps, le confort matériel, les plaisirs, comme si nous n’avions qu’un corps à soigner, et comme si notre vie d’ici-bas était notre bien ultime et absolu.

Or, nous sommes corps, âme er esprit, dit St Paul. Il ne s’agit pas de mépriser notre corps, il s’agit de ne pas en faire le centre de nos préoccupations. Notre corps mérite respect, car il est appelé à ressusciter, mais il ne faudrait pas oublier que notre corps de demain, corps spirituel, et donc éternel, sera à l’image, non pas de ce que devient notre corps ici-bas par les soins que nous lui prodiguons, mais de ce que devient notre âme ci-bas, travaillée par la grâce de Dieu.

Dieu nous offre en Jésus-Christ un chèque en blanc pour un bonheur éternel, qui commence dès cette terre. Mais c’est nous qui fixons le montant selon la générosité avec laquelle nous laisserons Dieu travailler sa maison qui est notre âme spirituelle. Ce n’est pas notre bien-être qui doit être au centre de nos préoccupations mais notre bonheur éternel. Dieu nous offre un bonheur éternel à la mesure de l’amour que nous lui portons, et que nous portons à nos frères. Notre baptême nous a mis sur la route de ce bonheur. Nous ne jouissons pas encore pleinement de ce bonheur, mais nous marchons sur la route qui y mène, en faisant un pas après l’autre. Le premier pas c’est l’Amour de Dieu, le deuxième, l’amour du prochain. Le chrétien qui marche à cloche pied, n’ira pas loin. Celui qui prétend aimer Dieu en s’appuyant sur des rites extérieurs, sans pardonner à son frère, marche à cloche-pied. A l’inverse, celui qui croit pouvoir s’appuyer sur ses bonnes actions envers le prochain sans nourrir une intimité avec le Seigneur, intimité qui exige prière et pénitence, celui-là marche à cloche-pied. Pour avancer, il faut marcher avec ses deux pieds, en aimant Dieu et le prochain pareillement.

« Travaillez pour la nourriture qui demeure en vie éternelle » nous dit Jésus. Plus que de la nourriture matérielle qui rassasie le corps, nous avons besoin de la nourriture spirituelle qui purifie l’âme, qui la fortifie, qui l’embellit, qui la rend aimante. Nous avons besoin de la nourriture de sa Parole, pour nous former une conscience éclairée ; nous avons besoin de la nourriture de la prière et de la pénitence afin de veiller sur nos sens, nos pensées et nos actions, pour que « le vieil homme corrompu par les convoitises » (Eph 4, 22), ne ressurgisse pas ; enfin, nous avons besoin de la nourriture que nous offre les sacrements, pour nous laisser transformer par sa grâce qui opère en nos âmes. Car l’essentiel, ne dépend pas de nous, mais de Dieu.

Tout ceci se résume dans un tout petit mot : la foi ! « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé » (Jn 6, 29). « Celui qui vient à Moi, dit encore Jésus, n’aura jamais faim, celui qui croit en Moi, n’aura jamais soif. » Croyons en ces paroles, et venons à Lui le plus souvent possible. C’est le chemin de notre paix, de notre joie, et finalement de notre bonheur éternel.

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