homélie 26ème dimanche T Ord B

Que veut nous dire le Seigneur dans la liturgie de ce dimanche ? Il nous dit beaucoup de choses… Il nous parle dans la 1ère lecture de gens qui prophétisent, avec raison, sans être du cercle des prophètes choisis par Moïse ; il nous parle dans l’évangile de gens qui chassent les démons sans être du cercle des disciples, avec le consentement du Seigneur ; dans ce même évangile, Jésus met en garde contre le risque de se perdre dans la géhenne de feu ; et dans la 2ème lecture, il met en garde, par la bouche de St Jacques ceux qui s’enrichissent sans scrupules, tandis que d’autres sont dans la souffrance et la misère.

A première vue on se demande où est le fil conducteur de tout cela… En fait il est simple. C’est l’invitation à se laisser conduire par l’Esprit Saint, par l’Amour qui vient d’en haut, cet amour qui n’est d’aucun bord tout en étant de tous les bords, comme on le voit à l’œuvre à travers les actes et les paroles du pape François ; autre chose est d’orienter notre vie au grès de nos désirs terrestres, de nos planifications toutes humaines en les habillant de spiritualité pour apaiser nos consciences. Le Saint-Esprit veut être le Maître d’œuvre de nos vies, et Il souffle où il veut. Il ne se laisse enfermer dans aucune structure, pas même dans sa Maison qui est l’Eglise, Maison dont les frontières véritables sont spirituelles et non matérielles ; c ‘est à dire qu’elles passent par les cœurs des chrétiens vivants, qui vivent de l’Esprit Saint.

Nous pouvons admirer la largesse d’esprit du Seigneur qui reconnaît les siens au delà du critère visible de ceux qui le suivent de près – on dirait aujourd’hui de ceux qui fréquentent notre Mère Eglise – mais au cercle bien plus large de ceux qui ne sont pas contre Lui. « qui n’est pas contre nous, est pour nous ». « N’empêchez pas d’agir ceux qui chassent les démons en mon nom ou qui font des miracles, sous prétexte que vous ne les voyez pas dans le cercle des intimes», dit Jésus en substance. Le critère fondamental pour être du Christ, n’est pas d’être d’Eglise, d’être inscrit dans les registres de baptême de nos sacristies, ni même de pratiquer le culte du dimanche, mais d’être soumis au Saint-Esprit, cet Esprit qui nous fait défendre les valeurs chrétiennes, valeurs de foi, d’espérance, de charité, « Celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense ». En revanche, partir en guerre contre ces valeurs, au point de devenir des êtres sans scrupule, sans morale, sans foi ni loi, nous expose au pire.

Dieu est large d’Esprit, Il est même l’Être le plus large d’Esprit qui soit, car il veut que tous les hommes soient sauvés. Comme le dit le Curé d’Ars : « Dieu est si bon que malgré les outrages que nous lui faisons, Il nous porte en paradis presque malgré nous. » C’est la réalité de son infinie miséricorde qui ne s’épuisera jamais quel que puisse être le nombre ou la gravité de nos péchés. Mais Michel Polnareff n’avait pas raison pour autant de chanter: « on ira tous au Paradis…qu’on soit béni ou qu’on soit maudit » La géhenne de feu est une réalité, nous rappelle l’évangile, qui guette les hommes sans scrupules, ceux qui pèchent contre le Saint-Esprit. Le péché trouve toujours un remède dans le Christ à condition d’être à l’écoute de l’Esprit qui frappe à la porte de notre cœur d’une manière ou d’une autre, pour nous inviter au repentir, à la conversion. La personne humble sait se remettre en cause. La personne orgueilleuse n’écoute qu’elle-même et cède à la corruption, en refusant de se repentir. Dieu est large d’Esprit, mais Il tient à être servi et glorifié, et « nul ne peut servir deux maîtres, Dieu et l’Argent, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre ». Demandons à notre Mère, la Vierge Marie et à son lieutenant St Michel de nous préserver du réel danger de l’orgueil, « en gardant la tête baissée » Le Padre Pio disait : « Dieu parle à ceux qui ont la tête baissée » ; redisons chaque jour la prière que Marie nous a enseigné à Fatima au Portugal : « O mon Jésus pardonne-nous nos péchés, préserve-nous du feu de l’enfer et conduis au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de ta miséricorde. » ; et enfin n’oublions pas de joindre l’acte à la parole.

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