homélie 27ème dimanche T Ord B

L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront qu’une seule chair. Cette parole, nous l’avons entendue deux fois : dans le livre de la Génèse, et dans l’évangile puisque Jésus l’a reprise à son compte, en insistant sur l’indissolubilité de cette union : « ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ». Cette parole solennelle de Jésus oblige l’Eglise à tenir ferme l’idéal du mariage chrétien indissoluble. Elle s’inscrit d’ailleurs dans la logique du plan de Dieu de ramener le couple humain et l’humanité blessée dans l’harmonie première. Nous ne devons pas oublier que le Seigneur nous promet une restauration universelle (Ac 3, 21) qui adviendra avec l’avènement en gloire du Seigneur. En attendant ce « bonheur » que nous appelons de nos vœux à chaque messe à la fin du Notre Père, notre intérêt est de tendre de toutes nos forces à la sainteté, qui suppose, entre autre, la fidélité dans le mariage (si nous sommes mariés), ou la continence dans le célibat, (si nous sommes célibataires). C’est difficile diront certains… Oui, l’homme est faible – Jésus l’a dit : « la chair est faible » (Mt 26, 41) – c’est difficile à l’homme blessé, mais c’est possible à Dieu, cela veut dire que c’est possible à ceux qui permettent au Christ de vivre en eux, de grandir en eux, jusqu’à ce qu’ils atteignent la stature d’homme parfait.

Cela peut prendre toute une vie, et cela ne se réalise pas sans souffrances, sans épreuves, sans crises, et même parfois sans échec. L’épître aux hébreux nous dit que « Jésus, a été couronné d’honneur et de gloire à cause de sa Passion et de sa mort ». Et pourtant Jésus était un homme parfait, sans péché, tandis que nous, nous sommes de pauvres pécheurs, qui provoquons nous-mêmes, souvent, nos malheurs ; alors, ne nous étonnons pas que notre vie ne soit pas un parcours sans fautes. Tomber est possible, faillir dans l’alliance sacrée du mariage est possible, par la faute de l’homme. L’important est de se relever, en portant sa croix avec Lui : « Si nous supportons l’épreuve avec Lui, avec Lui nous règnerons ». Bien sûr nous espérons tous réussir un parcours sans faute, demeurer fidèle dans l’amour jusqu’à l’heure du grand rendez-vous avec le Seigneur ; mais même dans ce cas, il y a le risque de s’enorgueillir, et de juger les autres qui sont moins « clean ». Ce qu’il faut bien comprendre c’est que la fidélité, c’est Dieu qui la donne. C’est pourquoi, plus que tout, ce dont nous avons besoin, c’est de la prière qui nous unit au Christ, des sacrements, par lesquels Dieu s’engage avec nous à nous faire triompher de tout mal, même de nos échecs.

Vous allez me dire : « Mais comment pouvons-nous triompher d’un échec ? » En y consentant humblement, et en mettant notre confiance, non plus en nous-mêmes mais en Lui qui ne nous repoussera jamais, en étant avec Lui comme un petit enfant qui sait baisser la tête, demander pardon et se jeter dans les bras de Dieu. « Laissez venir à Moi les petits enfants » dit Jésus. Ces petits enfants, c’est nous ! Car nous ne sommes pas toujours conscients des conséquences de ce que nous faisons. Et le serpent est là, qui cherche à nous séduire, qui cherche à séparer ce que Dieu a uni : l’homme de la femme, les parents de leurs enfants et les enfants entre eux. Sœur Lucie qui a vu la Vierge à Fatima, et dont le procès de béatification s’est ouvert cette année (2015), avait écrit au cardinal Caffarra que « la bataille finale entre le Seigneur et le règne de Satan portera sur la famille et la vie » ce qui est logique puisque c’est la colonne vertébrale qui soutient toute la création. Si on y touche, tout s’écroule. Nous y sommes… Mais elle ajoute : « n’ayez pas peur, Notre-Dame lui a déjà écrasé la tête » Prions pour le synode de la famille qui s’ouvre aujourd’hui. Que l’Esprit du Christ s’empare de cette assemblée synodale et que la Volonté de Dieu l’emporte sur les divergences d’opinions inévitables. Prions pour notre Saint Père par qui Dieu nous parle aujourd’hui. Si nous sommes du côté des sages qui savent tout mieux que Dieu, la vérité nous restera cachée, mais si nous gardons un cœur d’enfant, nous saurons où est la vérité et ce que Dieu veut nous dire aujourd’hui.

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