homélie 28ème dimanche T Ord B

Un homme accourt vers Jésus, et à genoux lui pose la question: Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? Voilà un homme qui a la sagesse de s’interroger sur ses fins dernières. Jésus lui répond en le renvoyant aux commandements de Dieu. Le premier est l’amour absolu que l’on doit à Dieu, notre créateur, qui est la Source de toute bonté ; les autres en sont le prolongement : « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ». Parce que l’homme lui répond qu’il a observé tous ces commandements depuis sa jeunesse, « Jésus posa son regard sur lui et se mit à l’aimer. » Cela signifie bien que l’amour de Dieu rayonne toujours sur celui qui s’attache aux commandements.

Il observe les commandements depuis sa jeunesse… C’est tellement beau de pouvoir plaire à Dieu… Certains s’imaginent qu’en aimant Dieu, ils perdront leur jeunesse, alors que c’est tout le contraire, ils la garderont. « Sacrifier » sa jeunesse en vivant dans la chasteté, c’est faire le choix de la paix et la paix conserve les cœurs et les corps.

Pourtant, en sondant le cœur de cet homme, Jésus découvre qu’il lui manque quelque chose d’essentiel pour qu’il goûte à la lumière et au bonheur véritable: c’est la pauvreté de cœur. Certains chrétiens s’imaginent être bons parce qu’ils ne tuent pas, ne commettent pas d’adultère, et que leur éducation leur a appris à faire l’aumône et à ne pas dire de grossièretés. Ils ont une belle estime d’eux-mêmes, et n’éprouvent pas le besoin de se remettre en cause.

Le problème est que le Royaume ne s’ouvre pas aux brebis bien éduquées, qui suivent la loi, mais aux brebis qui suivent le Bon Berger qui est le Christ, et qui peuvent chanter en toute circonstance : « le Seigneur est mon Berger, je ne manque de rien ». « Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux. » Il ne suffit pas d’observer la loi pour avoir part au Royaume des cieux ; il faut avoir un cœur épris de Dieu, au point d’être détaché du désir de puissance, de gloire et des richesses terrestres. Il ne s’agit pas de perdre sa sensibilité, il s’agit d’être libre. Cette liberté par rapport aux choses et aux êtres, ne s’acquiert qu’en étant épris de Dieu, et cela n’est possible que dans le Christ qui seul, nous a révélé l’infinie tendresse du Cœur du Père.

«  Comme il est difficile aux riches d’entrer dans le Royaume des cieux ! » Jésus ne fait pas le procès des possédants, mais le procès de ceux qui ne sont plus libres de suivre le Christ à cause de leurs biens. On peut être attaché à tellement de choses: son argent, son travail, ses loisirs, ses habitudes, sa famille, ses relations, ses amis, sa réputation, sa santé… et si ces richesses viennent à manquer, on se prend à douter, à se révolter, jusqu’à tourner le dos à Dieu parce qu’on ne l’a jamais vraiment aimé… « Pour nous c’est impossible, mais pour Dieu c’est possible ».

Alors puisons à la source de la grâce donnée dans la prière du cœur et dans les sacrements. Attachons-nous à Marie notre Mère, le Rosaire à la main. Elle nous ouvre la Porte du Royaume en nous éduquant à cet amour inconditionnel qui est la vraie sagesse. Préférer le Christ à tout, aimer sa Parole, la murmurer jour et nuit, trouver toute notre joie à l’observer…nous aurons le centuple sur la terre, et un trésor dans le ciel.

 

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