homélie 5ème dimanche T Ord C

« Une foule se pressait autour de Jésus pour écouter la Parole de Dieu ». Se presser pour écouter la Parole de Dieu devient rare aujourd’hui, en tout cas dans notre France vieillissante. On se presse plus volontiers pour allumer son écran d’ordinateur, sa télé ou sa radio. Pourtant seule la Parole de Dieu peut nourrir notre foi et nous faire vaincre le doute. Si nous remplissons nos yeux, nos oreilles et notre cœur à longueur de journée des choses qui passent. Notre foi aussi risque d’y passer.

Jésus demande à s’asseoir dans la barque de Simon pour prêcher. Il ne le fait pas au hasard. Il est dans la barque de Pierre: « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise, et les puissances de l’enfer ne prévaudront pas sur elle ». On ne pourra pas détruire l’Eglise. Les générations passent, les civilisations trépassent avec les signes de décadence qui précèdent leur trépas, mais l’Eglise demeurera toujours jusqu’à la fin du monde.

Jésus commande à Pierre : « Avance au large et jetez les filets ». C’est un peu ce que Jésus a commandé au pape François avec ce Jubilé de la miséricorde. Avance au large, c’est à dire « rejoins ceux qui sont à la périphérie, ceux qui sont loin, sans les juger », et « jetez les filets » c’est à dire « prêchez ma miséricorde, ma largesse de cœur, dites aux pécheurs qu’ils ne craignent pas de s’approcher de moi, même s’ils ont beaucoup péché, je leur pardonnerai, s’ils reviennent à moi ».

« Sur ton ordre, je vais jeter les filets ». Pierre obéit bien qu’il ait passé la nuit sans rien prendre, de même François obéit alors que la situation du monde ne cesse de s’aggraver au niveau de la perte des valeurs. Il pourrait se dire « à quoi bon, c’est peine perdue » mais il pose un acte de foi et de confiance. Quand le pape agit ainsi, il ne le fait pas pour satisfaire un caprice personnel, mais en vertu d’un ordre reçu d’en haut, et nous sommes tous invités à le suivre : « sur ton ordre je vais jeter les filets »

L’Eglise aujourd’hui plus qu’hier, peine dans la nuit sans rien prendre, peut-être à cause de ses divisions, à cause de l’apostasie généralisée, sous l’influence de l’idéologie matérialiste athée issue du siècle des lumières…Mais quelle espérance nous donne cet évangile ! Si nous gardons notre cœur tourné vers le Vicaire du Christ, François, non pour le critiquer, mais pour discerner les gestes prophétiques qu’il pose en obéissance au Christ, peut-être assisterons-nous à une pêche miraculeuse, au retour des âmes à Dieu et à l’Eglise ?

Entrons dans cette espérance qui nous est dictée par la foi en sa Parole ; laissons-nous purifier par la braise du sacrement de l’Eucharistie qui redonne vie. Le Christ est mort et ressuscité pour notre salut à tous, il est vivant ! Son Evangile est toujours le même ; il ne changera pas. Ce sont les hommes qui changeront et reviendront à lui en fléchissant les genoux. Aimons l’Eglise, aimons le pape, restons attachés à l’Evangile et ne craignons rien de nos ennemis, dont Dieu se sert pour nous rendre plus humbles, plus doux, plus patients et finalement pour que nous le glorifions davantage, quant à ceux qui font le mal, l’heure viendra pour eux de fléchir les genoux, si nous les confions comme le Christ à la miséricorde du Père.

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