« Tandis qu’Il les bénissait, Il se sépara d’eux et fut emporté au ciel ». Curieusement, cette séparation ne laisse pas les disciples dans la tristesse, mais dans la joie ! « Ils retournèrent à Jérusalem, remplis de joie. Et ils étaient sans cesse dans le temple à bénir Dieu. » D’où leur venait cette joie ? De l’Esprit Saint qu’ils ont reçu, déjà, et qui est à l’œuvre dans leur cœur en les remplissant de foi et d’espérance. Quand il leur apparaît à la résurrection, il souffle sur eux en leur disant : « recevez l’Esprit Saint » et parce qu’ils sont fidèles à la grâce reçue, ils vont en recevoir une mesure bien tassée à la Pentecôte. « A celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance » (Mt 25, 29) Dieu donnne et donne encore à l’humble qui a le cœur ouvert comme un enfant et qui fait ce que Dieu lui demande.
Depuis la Résurrection du Christ, nous sommes dans l’attente du Saint-Esprit qui ne cesse de venir, pour éclairer, et affermir ceux qui le cherchent, afin d’en faire ses témoins. Témoins de qui, de quoi ? d’un Dieu qui nous aime à en mourir et qui attend de nous un cœur à Cœur quotidien avec Lui ! Et en échange, il nous promet de renouveler la face de la terre, de restaurer l’humanité dans la justice, la paix et l’amour, avec notre concours ; car dans le Saint-Esprit, nous avons le pouvoir d’édifier le royaume avec Lui, d’arracher des âmes aux ténèbres de ce monde. L’Esprit ne chôme pas depuis 2000 ans ; il comble de ses dons ceux qui ont le cœur ouvert et qui l’attendent, en veillant dans la foi, avec Marie. Jamais la Vierge ne s’est autant manifestée, que de nos jours, pour nous dire : « tenez bons mes enfants, regardez les signes des temps, priez, priez, priez, à la fin mon Cœur immaculé triomphera, et, « après que vous ayez un peu souffert, comme le Christ, le Dieu de toute grâce qui vous a appelé à sa gloire éternelle, vous rétablira, et vous rendra inébranlable » dans la puissance de son Saint-Esprit. (1 P 5, 10)
Ce n’est pas l’heure pour les baptisés de s’attarder aux choses éphémères de la terre, ni de courrir après toutes sortes de maîtres spirituels, puisque dans le Christ, je suis enfant de Roi. « Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai » (Jn 14, 13) Le cœur à Cœur avec Jésus, voilà ce que nous devons rechercher à tout prix, par la prière, la communion à Jésus-Eucharistie, par le service au prochain, puisque ce que nous faisons aux autres, c’est à lui que nous le faisons ». C’est ainsi, et pas autrement, que nous sommes fidèles à la grâce de notre baptême qui nous fait entrer dans le Cœur de Dieu. Et ainsi nous serons prêts quand le Saint-Esprit viendra d’une manière nouvelle, dans le feu, pour que la volonté de Dieu triomphe sur la terre comme au ciel. « Est-ce maintenant que tu rétabliras la Royauté en Israël ? » demandent les apôtres, sachant que c’est à travers le Règne du Roi-Messie que la paix s’établira sur toute la terre. Jésus leur répond : « il ne vous appartient pas de connaître les délais et les dates que le Père a fixé dans sa liberté souveraine ». Cela veut bien dire que ce règne de paix viendra, à l’heure fixée, que le Père connaît. Nous pouvons l’appeler de nos vœux par notre prière, et en hâter l’heure par notre fidélité à accueillir le don de Dieu, au cœur de son l’Eglise, en suivant l’élan donné par le successeur de Pierre. En l’occurrence, tirons le plus grand profit de ce jubilé extraordinaire de la miséricorde. J’aime bien cette anécdote que l’on prête au pape Jean XXIII juste après son élection : Un ami lui dit : « Comme ta charge doit être lourde ! » Jean XXIII lui répond : « C’est vrai, quand je me couche le soir je me dis, Angelo, tu es le Pape… et j’ai du mal à m’endormir ; mais après quelques minutes je me dis, Angelo, que tu es bête ! le responsable de l’Église, ce n’est pas toi, c’est le Saint-Esprit ! Alors je me tourne de l’autre côté et je m’endors… » Il faut s’abandonner au Saint-Esprit dans les bras de Marie.