homélie Epiphanie

Qui étaient donc ces personnages venus d’Orient ? Des mages, dit l’Evangile… Cela ne veut pas dire des adeptes de la magie. Vous savez que la Bible met en garde contre la pratique de la magie: « chez toi on ne trouvera personne qui pratique divination, incantation, magie, personne qui use d’enchantement, de sortilège… car quiconque fait ces choses est en abomination pour le Seigneur  » (Dt 18, 10) Ces mages n’étaient pas des magiciens mais des savants, astronomes et philosophes, venus de Mésopotamie, et animés d’une véritable quête spirituelle. Ils ont repéré un astre nouveau et comme ils connaissaient les oracles qui circulaient, comme celui d’Isaïe, ils savaient que cela annonçait la naissance d’un roi juif, envoyé de Dieu.

Ces mages représentent pour nous, tous les hommes qui cherchent Dieu avec sincérité, avec les moyens qui sont les leurs, en observant la création, en scrutant l’Ecriture Sainte et les signes des temps. Cette étoile, tout le monde pouvait l’observer, pourtant, elle n’était pas ordinaire, elle apparaissait et disparaissait au moment opportun, elle se déplaçait pour s’arrêter au-dessus du lieu où était l’Enfant. Des signes surnaturels, dans le soleil, la lune et les étoiles, (cf Lc 21, 25) Dieu nous en donne, mais encore faut-il avoir le cœur ouvert pour les voir et en décrypter le message. Celui qui n’a pas un cœur d’enfant, risque de passer à côté sans les voir.

Depuis cette manifestation céleste qui annonce l’entrée du Dieu éternel dans le temps et dans l’histoire, le cosmos n’est plus livré à ses seules lois naturelles ; l’univers est d’abord et avant tout sous l’influence de l’amour divin qui s’est incarné dans le Christ, et qui par Lui promet sa future restauration et régénération. Celle-ci germe pour le moment en silence, à l’insu du monde, mais elle paraîtra dans toute sa gloire lors de la seconde venue du Fils de Dieu. C’est pour cela que nous devons refuser toute fatalité. Nous devons rester sereins face aux statistiques catastrophiques ; elles ne doivent pas miner notre espérance. Nous sommes les enfants chéris de Dieu et à cause du petit reste qui prie et s’efforce de se convertir, en empruntant le chemin d’humilité des mages, les éléments déchaînés finiront par se taire et la Paix l’emportera comme un don évident de la miséricorde.

Alors, chaque fois que l’inquiétude d’Hérode et des Juifs de Jérusalem nous guette, c’est le signe que le monde nous envahit trop, et qu’il nous faut reprendre l’humble chemin des mages. Nous sommes dans l’année de la miséricorde, l’année où Dieu se fait plus proche que jamais de tous, laissons-nous attirer par ce vent de douceur et de pardon ; ne craignons pas de lui offrir notre misère et que la lumière de l’Enfant-Dieu qui nous invite à la confiance et à l’abandon, nous inonde de paix et nous rende meilleurs.

 

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