Jour de Noël A

Pendant le temps de l’Avent, toute l’Eglise a imploré le Christ de venir : « Viens Seigneur nous visiter avec le don de ta paix à laquelle tous aspirent. » Hélas, la paix n’est pas encore là… on a plutôt l’impression d’une insécurité croissante. Pourtant notre prière a été entendu, car le Seigneur est là, plus que jamais présent et proche de chacun de nous, dans son extrême miséricorde, puisque « là où le péché s’est multiplié, dit st Paul, la grâce a surabondé » ! (Rm 5, 20) Jésus, l’Innocent de tout mal, est toujours fidèle et c’est lui qui nous fait tenir bon dans les tribulations. Il est là où il y a de l’amour, où l’amour est célébré. Il est dans cette célébration et il rejoint tous nos auditeurs, particulièrement ceux qui sont en souffrance. Maintenant, Le Père du Ciel nous offre, non pas une hotte de cadeaux périssables, mais son Trésor impérissable, son Fils Unique, né de Marie. Rendez-vous compte que ce petit Enfant divin a le pouvoir de nous rendre semblable au Dieu immortel, par sa grâce invisible qui nous visite et nous transforme, nous rendant humble, docile, aimant, et porteur de sa paix et de sa joie.

Cette paix et cette joie nous sont donnés à la mesure de l’ouverture de notre cœur à ce grand mystère de Noël, le Vrai Noël : Emmanuel : Dieu avec nous ! Dieu qui se fait petit enfant, pour que nous nous laissions attendrir, par sa présence qui ne juge pas, qui ne condamne pas, mais qui est la Parole de Vérité qui éclaire tout homme pour le sauver. Nous l’avons entendu dans ce magnifique prologue de st Jean : « la lumière a brillé dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêté » Rien ni personne ne pourra empêcher cette lumière de se répandre car Dieu nous aime avec tendresse, d’autant plus tendrement, que nous nous débattons dans les souffrances, les épreuves, les tentations, ou les péchés qui nous défigurent.

En ce Noël, Dieu se fait présent à tous, pauvres ou riches, chrétiens ou non, bons ou méchants, aucun n’est exclu de son amour ; aucun étranger, aucun misérable ne doit se sentir indigne du salut qu’il est venu apporter au monde. Il veut être le Sauveur de tous et le compagnon de tous. Et dans son humilité, il supporte même qu’on ne le considère pas pour ce qu’il est, pourvu qu’on ne refuse pas d’aimer Dieu et d’aimer les hommes, et que l’on ne fasse pas librement et en pleine conscience le choix des ténèbres et de Satan. Quelle bonté ! Quelle miséricorde !

Mais à tous ceux qui le reçoivent, dit le prologue, à ceux qui croient en son nom, cad à ceux qui mettent en Lui leur confiance, « il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu » Cela signifie non seulement une place dans le Royaume des cieux, mais le pouvoir de le faire advenir ; autrement dit de rayonner cet amour divin qui contribue à la transfiguration du monde. Il y a ce qui est visible : Nos relations avec autrui qui changent inévitablement, car l’autre est mon frère qui a droit au moins à mon respect, sinon à mon amour, quelles que puissent être ses origines, sa religion ou sa couleur de peau. Mais il y a aussi la face cachée de ce rayonnement, (que nous oublions souvent)où celui qui aime dans le Christ, contribue sans le savoir, à ce que des miracles s’accomplissent à l’autre bout de la planète… conversions, guérisons, suspensions de calamités naturelles… Ce pouvoir est lié à notre amour en Christ, qui se nourrit de prière, d’obéissance, et d’offrandes cachées, à l’image de l’Enfant-Dieu de la crèche, à l’image de Marie qui nous le donne, à l’image de Joseph qui veille sur Lui, comme sur la Sainte Eglise. Prenons l’Enfant Jésus, serrons-le sur notre coeur comme notre Trésor et murmurons-lui: « Enfant Jésus, rends-moi petit, doux, humble, aimant comme toi, et qu’ainsi soit hâté le Jour glorieux où tu feras connaître ta victoire et révèleras ta justice aux nations. Qu’elle vienne cette heure de la bienheureuse espérance où tous les lointains de la terre verront le salut de notre Dieu. »

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