Mercredi des Cendres C

« C’est maintenant le moment favorable, au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu »… Le temps du carême est ce moment privilégié où l’Eglise nous invite à nous réconcilier avec Dieu, à revenir à lui de tout notre cœur par le repentir. En vérité, c’est chaque moment de notre vie qui est un moment favorable, un jour de salut. Mais durant ce temps liturgique, nous avons comme un concentré de paroles qui convergent vers cet urgent appel à se convertir. Cela commence par le repentir, qui nous fait reconnaître nos tiédeurs, nos négligences vis à vis de Dieu, et du prochain.

On entend dire parfois, que l’Eglise, montrant du doigt le péché, culpabilise. C’est vrai qu’elle a pu être un peu moralisatrice dans le passé, peut-être, pas assez dans l’amour et la miséricorde. C’est ce que la vénérable Marthe Robin reprochait au catéchisme pré-conciliaire ; Mais depuis le Concile, on ne peut plus lui faire ce reproche. Le problème il est qu’aujourd’hui on ne veut plus voir le péché, qu’à travers la lorgnette des médias qui en ont réduit considérablement l’éventail ; or ce n’est pas en niant le péché que l’on peut en guérir, mais en le reconnaissant, en le regrettant, et en en demandant pardon à Dieu et à nos frères.

Jésus est l’Agneau de Dieu qui enlève le péché de nos cœurs et qui prend sur lui notre culpabilité, pour que nous en soyons libérés. Mais que peut-il faire, si nous n’avons rien à nous reprocher, et si nous ne voulons pas recourir à lui? C’est en nous abaissant, que nous permettons à Dieu de nous élever. Quand je me confesse au prêtre, le mal en moi qui m’accusait, disparaît dans le brasier de la miséricorde ; Dieu visite nos blessures qui donnent prises au mal, il les panse, et en même temps, il refait nos forces physiques, psychiques et spirituelles. (car nous sommes un de corps, d’âme et d’esprit)

Dans l’Evangile, le Seigneur nous donne trois moyens pour que notre cœur soit perméable à sa grâce : la prière, qui restaure notre relation filiale à Dieu notre Père sans laquelle le royaume nous reste fermé ; l’aumône, c’est à dire le partage, qui nous libère de l’avarice, de l’égoïsme qui nous ferme aux besoins des autres ; et enfin le jeûne qui tempère les appétits de nos sens. Ces sens qui sont un don de Dieu, mais que nous devons dompter par la bride et le mors pour qu’ils obéissent au Vouloir divin. Si nous voulons que ces moyens nous libèrent de manière féconde, nous devons les pratiquer pour l’amour de Dieu et du prochain et non pour des récompenses terrestres. Si je prie, que ce ne soit pas seulement par peur de l’enfer, ou pour être en règle avec Dieu, mais parce que je l’aime ; si je fais un don, que ce ne soit pas pour me donner bonne conscience ou pour acheter l’estime des autres mais pour la gloire de Dieu. Si je jeûne, et je peux jeûner de radio, d’émissions de télé auxquelles je suis addict, de bavardages inutiles, de paroles blessantes, que ce ne soit pas pour que l’on m’admire, mais pour que tout mon être soit tourné vers le Seigneur que je veux aimer en aimant mon prochain. Demandons à la Vierge Marie la grâce d’une conversion sincère ; recherchons le bon plaisir de Dieu, pour cela, revenons à lui de tout notre coeur .

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