Nuit de Noël B

Si l’on demande à des enfants le moment qu’ils préfèrent à Noël, ils diront à coup sûr : le moment des cadeaux, autour de la crèche ou du sapin… et au même âge, nous aurions dit la même chose… Pourquoi ? Pour le contenu des cadeaux ? Non, c’est secondaire… pour la tendresse partagée, pour l’ambiance bon enfant, pour la joie d’être ensemble. Cette tradition vient de l’évangile, même si elle prend malheureusement, de plus en plus, une tournure consumériste, surtout dans nos pays nantis, il reste que ce que l’on retient, c’est l’amour et la tendresse qui sont transmises. Comme il ne faudrait pas que le Covid nous fasse perdre cette tendresse qui fait notre humanité. A l’heure de l’intelligence artificielle, le message de Noël devient vital : Dieu est la tendresse incarnée. Plus l’homme s’éloignera de ce petit enfant de la crêche, plus il ressemblera à cette intelligence artificielle à qui il manque une âme.
Dieu s’est incarné, pour nous montrer ce chemin de l’amour, de la tendresse. Celui qui a fait toute chose, et sans qui rien n’existe, est venu vivre avec nous. Celui que personne n’a jamais vu, s’est rendu visible, en se faisant l’un de nous, par le sein très pur de Marie. Ainsi il nous a montré de la manière la plus éloquente, combien notre humanité est sacrée, comme Lui-même est sacré. Au point que, si nous nous éloignons de Dieu, de sa lumière, de sa loi d’amour, nous mettons en danger notre humanité et son avenir. Il est le Remède à notre humanité qui tend à se déshumaniser. C’est pourquoi nous ne devons pas craindre de nous approcher de Lui, « Je ne puis craindre un Dieu, qui pour moi, s’est fait si petit » dit ste Thérèse de l’Enfant Jésus. Il s’est fait voir de la manière la plus tendre qui soit, celle du tout-petit enfant pour que personne d’entre nous, ne craigne de s’approcher de lui. Marie et Joseph nous le donnent. Il est notre paix. Il est la paix du monde, qui doit s’établir sur la terre, pour s’achèver dans le Ciel. Tout à l’heure, sous l’humble apparence de l’hostie, l’Enfant Jésus sera sur l’autel et il se donnera à chacun. Il se donne à tous, jusqu’au plus grand pécheur, à condition qu’il se reconnaisse comme tel, et qu’il lui en demande humblement pardon dans le sacrement de réconciliation. Il est le Remède à nos égoïsmes, à nos jalousies, à nos colères et à nos rancunes. Ce Tout-petit Enfant est l’antidote du mal. Son innocence et sa vulnérabilité absolues ont vaincu la toute-puissance orgueilleuse de Satan.
En cette nuit Il vient naître dans nos cœurs avec « sur son épaule le signe du pouvoir »: le pouvoir de nous racheter, de nous purifier, et de faire de nous « un peuple ardent à faire le bien », en « attendant la bienheureuse espérance de sa manifestation glorieuse. » (st Paul à Tite). En cette nuit, Il vient naître, là où Il trouve un cœur ouvert par le repentir. C’est sa crèche, c’est sa mangeoire. A la fin de la Messe, je prendrai le temps de vous bénir avec l’Enfant Jésus (il ne passera pas de mains en mains à cause des normes sanitaires), mais vous pourrez vous recueillir, pendant les derniers chants, et lui dire dans votre cœur : « Enfant Jésus Roi d’amour j’ai confiance en ton infinie miséricorde » « j’ai confiance en toi qui a vaincu la bête, tu tiens ma vie dans ta main, rien ni personne ne pourra m’en arracher, c’est pourquoi je ne crains aucun mal. » Jésus en sera sensible et Il s’en souviendra. En sortant de l’église, en retrouvant la froideur de la nuit, nous penserons à l’Enfant-Jésus caché sous les traits de la détresse quelle qu’elle soit, et nous garderons un cœur ouvert, tendre et compatissant, solidaire à l’égard de tous ceux qui souffrent. Ainsi l’Enfant-Jésus sera réchauffé et consolé.

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