Pentecôte C

L’Esprit Saint est l’âme de l’Eglise, l’âme des chrétiens, ce qui ne l’empêche pas de souffler où il veut ; le champ d’action de l’Esprit ne se limite pas à l’Eglise ; il s’étend à toute la création. D’ailleurs Il est la Source de la vie. Là où il y a de la vie, le Saint-Esprit est présent. Il est aussi la vérité : « Toute vérité, dit saint Thomas d’Aquin, vient de l’Esprit saint, quelque soit celui qui la prononce ». Mais son identité la plus profonde, c’est d’être l’Amour. Là où les hommes s’aiment, l’Esprit Saint est à l’oeuvre, là où ils se déchirent, l’Esprit se retire.

C’est pourquoi nous avons besoin de la Pentecôte. Car il n’y a pas que l’Esprit qui est partout présent. Il y a aussi son ennemi juré, Satan. Les démons parcourent le monde eux aussi, et pour les chasser définitivement, il faut recevoir l’Esprit d’amour dans une mesure bien pleine et ne plus le quitter. Il faut être avec Lui en permanence de sorte qu’Il devienne l’âme de notre âme. Se contenter de bénéficier de son action de temps en temps ne suffit pas, car il y a l’Ennemi, il nous faut vivre du Saint-Esprit pour qu’il fasse de nous des reflets du Christ. A la Pentecôte, il n’est pas seulement question d’action de l’Esprit, mais de sa Venue en personne  : « Le Père vous enverra un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous »… Il s’agit d’une personne divine qui nous introduit dans la connaissance et l’intimité de Dieu, Père et Fils: « nous viendrons à lui, et chez lui, nous ferons notre demeure ». Jésus utilise un langage nuptial : la personne du Saint-Esprit vient faire de notre cœur sa demeure. Cela commence au baptême, mais à condition de l’actualiser sans cesse par les sacrements moyennant la foi. La foi est un don, mais nous devons la cultiver, en nous prononçant pour Lui, en nous décidant à aimer Jésus-Christ, à garder sa Parole, pour faire disparaître les agissements du vieil homme pécheur, comme le dit st Paul. Cela nécessite de la repentance, la contrition de nos péchés exprimée en confession. « Celui qui se prononcera pour moi, dit le Seigneur, je me prononcerai pour lui ». Quelle assurance cela nous donne… Un soutien dans les épreuves, une protection contre les pièges de l’Ennemi, et dans le monde à venir l’héritage bienheureux des fils et filles de Dieu.

Si nous échouons si souvent dans la lutte contre le péché, ce n’est pas par la faute du Saint-Esprit, mais par un défaut de prière, de vigilance et de pratique des sacrements (c’est le curé d’Ars qui le dit), parfois aussi par manque de sincérité dans le repentir.  Nous comptons trop sur nous-mêmes, pas assez sur ses mérites qui nous viennent par la prière, et par la communion à son Saint Sacrifice eucharistique. Nous devons coopérer à sa grâce par notre ferme décision d’être avec Lui, mais l’oeuvre de l’Amour, c’est le Saint-Esprit qui l’accomplit.

La prière est le fondement. Je parle de la vraie prière, celle qui nous détache de notre ego ; celle qui nous tourne comme des enfants vers le Père, et en lui criant « Papa ». On est loin des techniques de méditation qui cherchent à capter les énergies ; certes elles peuvent être un chemin pour ceux qui ne connaissent pas le Christ, mais pour ceux à qui le Christ s’est révélé, Dieu attend autre chose de ses enfants : Il attend qu’ils se jètent dans ses bras de Père, qu’ils obéissent à sa Parole, et qu’ils le laissent les protéger du Malin, et les relever s’ils sont tombés, mais pour cela il faut accepter de redevenir comme des petits enfants. Demandons au Père que son Règne vienne, que le Saint-Eprit anéantisse le mal que son Eglise soit restaurée dans l’unité, et que soit renouvelée la face de la terre.

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