Présentation de Jésus au temple

Cet évangile de la Présentation de Jésus au temple illustre bien ce que signifie la vie consacrée. l’Eglise entend par là, ceux qui font le choix radical de suivre le Christ en s’efforçant d’imiter sa vie de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Et cela pour manifester visiblement l’imminence du Royaume vers lequel nous allons tous, à condition de mourir au monde et à ses convoitises, à condition de mettre notre foi en Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, de rejeter Satan et ses artifices, et de redevenir des enfants dans les bras de notre Mère Eglise.
Tout est dit dans cet épisode du chapitre 2 de l’évangile de Luc. La vie consacrée commence par la prodigieuse rencontre de Jésus, lumière du monde, qui un jour est entré dans le temple de notre cœur, bouleversant notre vie, causant une sorte de « coup de foudre » intérieur, qui a fait que plus rien ne pouvait être comme avant. Personnellement, j’aime me souvenir de ce jour où pour la première fois devant la croix de Jésus (c’était en pleine semaine sainte), j’ai pleuré de confusion à cause de mon péché, mais aussi de joie, en prenant conscience de l’amour inconditionnel que le Seigneur me portait, un amour unique qui n’attendait que ma réponse. Je me voyais du coup autrement : mes peurs, mes complexes, mes sentiments de solitude liés au vide, au manque de sens de ma vie, ont disparu aussitôt : j’étais le bien-aimé du Seigneur, sa demeure de prédilection. Et en m’offrant sa Présence de lumière et de vie, il m’offrait son Ciel, son Royaume, avec tous ceux qu’Il rassemble, tous ceux qui l’aiment et veulent le suivre. J’ai compris à ce moment là que je ne pouvais pas vivre avec Jésus sans me mettre à l’école de sa mère qui me le donne.
L’école de Marie, c’est l’école des trois vœux : l’école de l’obéissance à la loi du Seigneur, qui consiste à faire ce que Dieu nous prescrit, non par obligation mais par amour. Marie n’était pas contrainte à ces prescriptions, de par son Immaculée-Conception, mais quand on aime, on est heureux d’obéir à ce que Dieu commande. L’âme consacrée se retrouve aussi en Marie et Joseph, dans leur pauvreté : ils offrent « deux petites colombes » parce qu’ils sont les pauvres du Seigneur, qui mettent leur confiance, non pas dans les biens temporels, mais dans l’Agir de Dieu. Et cette pauvreté consiste aussi à souffrir de ce que le Christ est en ce monde, signe de contradiction, qu’il est même combattu et mis à mort : « toi même un glaive te transpercera l’âme ». On ne peut pas aimer de manière authentique ici-bas sans souffrir, à cause de nos limites et pauvretés humaines, mais surtout à cause du mystère d’iniquité. L’âme consacrée est l’ami de l’Epoux qui le suit jusqu’à la croix, configuré à Jésus Crucifié. Quant à la chasteté pour le Royaume, elle nous est rappelée par Marie et Joseph bien sûr, mais aussi par Syméon et Anne qui ont renoncé aux jouissances de ce monde pour ne vivre que pour Dieu, pour le bénir, « servant Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière », et dont l’unique véritable consolation est de « voir le salut de Dieu » et d’attendre dans la louange et l’action de grâce l’heure de la « délivrance de Jérusalem » ; on pourrait dire aujourd’hui, en cette année Jubilaire du Centenaire de Fatima, que l’âme consacrée attend avec espérance et joie, l’heure du triomphe du Cœur immaculé de Marie c’est à dire l’heure de l’Avènement glorieux du Seigneur, car le triomphe de la mère, c’est le triomphe de l’enfant.

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