Comment le Seigneur s’y prend-il pour nous révéler son Cœur brûlant d’amour ? On pense aux révélations faites à ste Marguerite-Marie au 17^ème.  Mais elle n’est pas la seule. Déjà au 13^ème siècle, des âmes choisies comme ste Angèle de Foligno, ste Mechtilde et ste Gertrude avaient une dévotion au Cœur de Jésus, reçue d’en haut ; au 17^ème, je vous parlais avant-hier de st François de Sales, sans oublier le grand théologien de la dévotion au Cœur de Jésus qui est st Jean-Eudes au 17^ème, et au 20^èmeste Faustine .

Mais la révélation de son Cœur brûlant d’amour, nous l’avons dans l’évangile. Nous avons trois principales références : Mt 11, 28 Venez à moi… Jn 19, 33 un des soldats de sa lance lui perça le côté…et Lc 15 qui est l’évangile de ce jour. Dans cet évangile de Luc, comment le Seigneur nous révèle t-il son Cœur plein d’amour ? de deux manières, soit en permettant que nous nous égarions loin de lui, au risque de mettre notre âme en danger comme la brebis perdue qu’il va chercher et ramener, soit en nous donnant la grâce de la fidélité, en nous gardant dans son enclos qui est son Sacré-Coeur.

Pourquoi le Seigneur permet-il que nous nous égarions loin de lui ? Pour nous guérir de notre cécité. L’orgueil nous rend aveugles ; nous ne voyons pas notre misère. En ce cas, il nous faut un éléctro-choc pour que les écailles tombent de nos yeux. Notre chute nous devient salutaire pour que nous comprenions à quel point nous sommes faibles, et à quel point nous avons besoin de Lui. Mais cette prise de conscience étant faite, Jésus vient toujours à notre rencontre pour nous sauver, et non pour nous juger ou nous condamner. C’est la tendresse de son Cœur qui l’emporte : la brebis égarée, il la prend sur ses épaules pour que la paix l’emporte sur la crainte, et qu’elle comprenne que tout contre Lui, elle devient grande et forte. Détachée de Lui, elle est à la merci des loups et des bêtes sauvages.

Si je demeure à son contact, au contact de son amour et de sa miséricorde, qui débordent de son Cœur, je garde toujours ma misère devant les yeux, et avec Lui qui m’aime tant, et si passionnément, je me réjouis de découvrir chaque jour de nouvelles faiblesses, pour les jeter, comme disait Thérèse, dans le brasier ardent de son Coeur miséricordieux. Alors sa grâce prévenante devient pour moi l’expression de sa miséricorde, en me gardant fidèle. Dans un cas comme dans l’autre, c’est toujours Lui qui est à l’œuvre. A cause de cela, soyons dans l’action de grâce pour tout ce que Dieu fait, et gardons-nous de la tentation de juger nos frères. « La preuve que Dieu nous aime, c’est qu’il est mort pour nous alors même que nous étions pécheurs, combien plus, à présent que nous sommes réconciliés avec lui, serons-nous sauvés en ayant part à sa vie. » dit st Paul. Dans la parabole, 1 seule brebis s’égare, 99 sont fidèles parce qu’il règne en leurs cœurs. C’est l’annonce de ce que sera la civilisation de l’amour. Entrons dans cette espérance et consolons notre Dieu dans ces temps d’apostasie.