Solennité de la Toussaint

Les saints que nous fêtons aujourd’hui ne sont pas seulement les saints du calendrier, béatifiés ou canonisés. La plupart sont inconnus, et leur sainteté a passé inaperçue. Car ce qui fait les saints, ce n’est pas d’abord ce qui se voit, mais ce qui est caché dans le coeur ; vous connaissez la phrase du « Petit Prince » : « On ne voit bien qu’avec le cœur ; l’essentiel est invible pour les yeux » sauf pour l’œil de Dieu qui sait voir l’obole de la veuve…

Au sens strict, Jésus est le Seul Saint avec le Père et l’Esprit. Et Marie est la seule d’entre nous, à avoir été parfaitement transparente de cette sainteté de Dieu. Les béatitudes que nous venons d’entendre, ne décrivent pas des actions extraordinaires, mais les qualités de cœur de Jésus. Par le baptême, Il vient faire sa demeure en nous, et notre mission est d’être le plus possible transparent à sa lumière de sainteté.

Jésus est pauvre de coeur, cad qu’il ne se recherche pas lui-même, il n’a pas besoin de séduire, car il est tout rempli de l’amour du Père qui le comble. Jésus est pauvre de cœur, cad sans système de défense contre ses adversaires, autre que celui de s’en remettre au Père dans la prière. De cette pauvreté de cœur, découlent toutes les autres béatitudes : Jésus est doux, pacifique, compatissant avec ceux qui souffrent, pleurant avec ceux qui pleurent, assoiffé de justice, miséricordieux, pur de cœur, de corps, d’âme et d’esprit…

Le chrétien qui a Jésus en lui, reçoit de lui toutes ces qualités de cœur, mais à condition qu’il cherche à le connaître et à l’aimer. Il suffit qu’il cesse de le chercher pour que son cœur devienne opaque et qu’il ne rayonne plus sa présence et sa sainteté. « Le saint n’est pas quelqu’un qui ne tombe pas, disait Mère Teresa, mais quelqu’un qui se relève aussitôt tombé » Le saint est un mendiant de l’infini miséricorde de Dieu, qui s’appuie sur elle pour être transformé et rendu de plus en plus semblable à son Maître et Seigneur.

Alors, « lorsque le Christ paraîtra », ce qui était caché dans le cœur paraîtra au grand jour : « nous lui seront semblables parce que nous le verrons tel qu’il est ». C’est dans cette espérance folle que nous devons chercher Dieu, chercher son bon plaisir, dans la prière, les sacrements, l’écoute de sa Parole, dans la solidarité aux plus pauvres et aux plus petits, enfin dans l’acceptation des souffrances incontournables. N’ayons pas peur de la sainteté. Désirer être saint, c’est désirer la paix, c’est désirer le bonheur, c’est désirer être ce pour quoi nous avons été créé, c’est désirer ne pas nous laisser détourner du ciel où le Seigneur nous a préparé une belle place.

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