Toussaint

La sainteté n’est pas un état réservé à quelques élus. Elle est pour ceux qui désirent le ciel dès maintenant. Ce qui nous garantit d’être saint, c’est d’être uni au Christ et à son mystère pascal. C’est le sens du baptême qui nous plonge dans la mort et la résurrection du Christ. Dans sa mort, pour crucifier notre vieil homme pécheur, et dans sa résurrection, pour vivre une vie nouvelle libérée du péché. Mais cette vie nouvelle qui est une vie d’amour, de Dieu et du prochain, nous devons la confirmer, l’actualiser à chaque instant de notre vie, tant nous sommes inconstants.
La vie d’ici-bas n’est pas un long fleuve tranquille. Nous sommes toujours à la merci de nos peurs, de nos tentations, de nos doutes, parfois de nos révoltes devant des événements tragiques, car nous restons faibles et vulnérables. Ne nous faisons pas d’illusion, les saints qui nous ont précédés, ont connu les mêmes états que nous. Il arrivait à Mère Teresa d’être tellement agitée par les attaques qu’elle subissait, qu’elle n’arrivait plus à prier, alors elle demandait à son ange gardien de prier à sa place. Mais elle ne désertait pour autant la prière. Cette lutte continuelle pour garder la paix du cœur ou pour la retrouver quand on a été contrarié, c’est cela aussi actualiser son baptême.
La foule immense des bienheureux que décrit l’Apocalypse – foule de gens vêtus de blanc (c’est à dire de pureté), tenant à la main une palme (symbole du témoignage d’amour qu’ils ont donné sur la terre) – cette foule n’est pas une foule d’êtres d’exception, mais c’est la foule des baptisés qui ont traversé la grande épreuve de ce monde, un monde assujetti aux ténèbres. « Ils ont lavé leur robe dans le Sang de l’Agneau ». S’ils ont lavé leur robe, c’est qu’ils n’étaient pas sans péché, mais qu’ils ont cru à la miséricorde du Christ et qu’ils ne se sont pas lassés de recourir aux trésors de miséricorde de l’Eglise, ce que Jésus a mis à notre disposition pour nous purifier et pour vivifier sans cesse le capital de grâces reçu au baptême.
Ce n’est pas nous-mêmes qui nous sauvons, c’est Dieu qui nous sauve, en nous transformant, en nous rendant semblables à Lui, c’est à dire pauvre de cœur, doux, compatissant, miséricordieux, pacifique, capable de supporter les persécutions pour la justice et capable d’absorber le mal dans la prière et l’intercession, pour le presser comme une éponge dans le Cœur miséricordieux du Seigneur qui fait tout disparaître. Notre sainteté qui est encore cachée, tant que dure ce monde de ténèbres, sera manifestée aux yeux de tous, comme l’annonce st Jean dans sa 1ère lettre, lorsque Jésus paraîtra avec tous les saints. Ne nous soucions pas de notre sainteté, confions-la à la Vierge Marie, Reine de tous les saints, et concentrons-nous sur Jésus qui ne nous a pas laissé orphelin, qui nous parle quand nous prions avec le cœur, qui nous parle dans sa Parole vivante que nous devons mettre en pratique, qui nous parle par le prochain à qui nous ne devons pas faire de tort et qui nous donne sa Vie dans les sacrements de son Amour. « N’ayez pas peur d’être des saints » disait st Jean-Paul II. Alors disons au Seigneur : « Ma sainteté, c’est Toi ; rends-moi saint comme Toi-même est saint ».

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