Veillée Pascale B

Alleluia! Christ est ressuscité ! et sa résurrection vient chasser toutes ténèbres dans les cœurs de ceux qui croient. Croyons-nous que Jésus est vivant, victorieux du mal et de la mort? Et croyons-nous qu’il nous associe à sa victoire? Alors la joie doit l’emporter sur les tristesses de cette vie. Aujourd’hui, beaucoup de baptisés sont empreints de la tristesse du monde, comme s’ils ne croyaient pas vraiment à la résurrection du Christ. Quand on me dit : « Père vous avez le visage triste… », cela m’atteint, et cela me fait du bien en même temps car cela m’oblige à me remettre en question. Moi qui ait Jésus vivant devant les yeux, par ma foi, comment puis-je être triste?… C’est vrai que les convulsions du monde présent ont de quoi nous rendre tristes. Tant de gens qui ne connaissent pas Dieu… tant de divisions dans les familles, tant de projets de loi dans la logique de ce monde sans Dieu et sans espérance (Lisez la magnifique lettre des évêques de France en rapport avec ce qui se prépare : des institutions d’assistance au suicide et d’euthanasie) sans parler de la violence aveugle du terrorisme qui n’est que le fruit de la désespérance du monde.

Mais Christ est ressuscité! Il est vivant! C’est vrai, Il n’a pas mis fin au mal présent dans le monde, mais Il l’a vaincu à sa racine, en inaugurant une nouvelle création, dont il est le nouvel Adam et Marie la nouvelle Eve. Par ces deux Cœurs unis dans l’Esprit, le mal est traité à la racine de l’arbre de l’humanité. Tous les enfants de Dieu, qui sont greffés sur le Christ, par le baptême, et qui y demeurent par leur libre volonté, en prenant Marie chez eux comme nous l’a demandé Jésus avant de mourir, sont en voie de guérison, dès cette terre; cela prend une vie de guérir de ses aïeux, de guérir de ses propres péchés et des blessures que l’on subit par le péché des autres. Je parle des chrétiens, mais les non-chrétiens ne sont pas abandonnés, s’ils écoutent leur conscience et s’ils sont artisans de paix, dans le respect des autres. Mais le chrétien baptisé, et docile entre les Mains de Dieu, en absorbant le mal, sans le rendre, devient un relais du Christ pour anéantir le mal. Car si Jésus n’a pas mis fin au mal présent dans le monde, Il y mettra fin avec la participation des membres de son Corps, ceux qui auront accepté de se sanctifier par sa grâce. Ceux-là peuvent être atteints par le mal, mais jamais gravement. Le pécheur qui met sa confiance en la miséricorde divine que Jésus incarne, est victorieux du démon. Les blessures qu’il lui inflige, l’atteignent au talon, dit le Livre de la Genèse (Gn 3, 15) car Marie est fidèle à le protéger et Jésus est fidèle à le relever, et à le restaurer.

Christ est ressuscité! Il est vivant! Même si le monde va mal, « gardons courage, Il a vaincu le monde !» Nous devons vivre comme ces saintes femmes qui se rendent au tombeau pour rendre les derniers hommages au Corps de Jésus ; le Corps de Jésus, c’est le Saint Sacrement que nous devons adorer, mais c’est aussi son Eglise qui donne parfois l’impression de ressembler à un tombeau tant les chrétiens s’y font rares, tant leur mine semble défaite à cause de la dureté de cette vie… Que dit l’Ange de la résurrection? :« Celui que vous cherchez n’est pas parmi les morts, Il est vivant et il vous attend en Galilée », Galilée, carrefour des nations, la « périphérie », où le péché abonde, mais où les âmes ont soif d’être guéries, sans même s’en rendre compte. Les papes se font l’écho de l’Ange de Dieu quand ils disent : « n’ayez pas peur » à cause de tous les tombeaux que notre monde fabrique par ses péchés, car « le Crucifié que vous cherchez, est ressuscité » « Il vous précède en Galilée. Là, vous le verrez. » Allons joyeusement dans la Galilée de notre coeur et permettons au Ressuscité d’y régner jusqu’à ce qu’Il vienne y triompher de tout mal.

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