Vendredi Saint

Méditer la Passion de Jésus, ne conduit pas à faire l’apologie de la souffrance; mais plutôt l’apologie de l’obéissance, comme le dit la lettre aux hébreux: « Il apprit l’obéissance par les souffrances de sa Passion. » Et l’obéissance est le fruit de l’amour. Jésus obéit au Père parce qu’il l’aime et qu’il sait que sa volonté n’est qu’Amour. La souffrance n’est pas aimable en soi. Jésus ne l’a pas aimé pour elle-même ; à Gethsémani, son âme était remplie d’effroi : « Père, s’il est possible éloigne de moi cette coupe… ». Mais Jésus a voulu supporter, par esprit d’obéissance à la volonté du Père : « non pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » sachant bien que l’enjeu est le salut de la multitude et la défaite de Satan.
Nous sommes invités à porter notre croix derrière Jésus, c’est-à-dire à vivre de sa grâce afin de lui ressembler dans sa douceur et son humilité ; cela conduit nécessairement au dépouillement de soi, à la vraie pauvreté évangélique. Jésus, sur la croix, a été dépouillé de tout : de sa dignité, de son honneur, de sa vie. Il n’a plus rien. La seule consolation qui lui reste, c’est sa mère, fidèle, debout au pied de la croix. Il nous la donne, en la confiant à Jean, le seul disciple qui eut le courage de le suivre jusqu’à la croix, parce qu’il était auprès de Marie.
Prenons Marie chez nous, c’est-à-dire dans notre cœur. Quand vient l’heure des ténèbres, de l’affliction – d’où qu’elle vienne – tournons-nous vers notre Mère compatissante, qui sait ce que souffrir signifie. Elle a été la Consolation de Jésus, Elle est notre Consolation. Quand nous nous sentons dépossédés de tout, il nous reste à nous en remettre à Dieu, comme un pauvre, par les mains de notre Sainte Mère. Dieu ne résiste pas à l’appel du pauvre qui se tourne vers Sa Mère. Il se précipite pour le combler des trésors de sa Miséricorde. Mettons, sans crainte, nos pas dans les pas du Seigneur, appliquons-nous à faire ce qu’il nous demande, en étant obéissants à Sa Parole de Vie, et laissons-le tourner le mal en bien, en vue du salut de tous.

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