15ème dimanche T Ord

Quelle est la vocation de l’homme, la vocation que nous avons tous en commun, en tant que membres de la famille humaine ? St Paul nous le dit dans le 1er chapitre de sa lettre aux éphésiens : « Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés devant lui, dans l’amour » (Eph 1,3) « Devant lui », parce qu’il n’y a pas de sainteté au sens strict du terme, en dehors du face à face de la vision du Christ. Les dernières paroles de St Louis-Marie Grignion de Montfort avant de mourir furent : « enfin je ne pècherai plus » et « dans l’amour » parce que Dieu est Amour et que nous serons alors immergé en Lui qui sera tout en tous. C’est cela le Ciel. Dieu devient notre tout. L’amour devient notre seule raison d’être. Voilà notre destinée. Et nous avons à nous y préparer. Pour nous y préparerer, le Christ suscite au sein de son Eglise, des apôtres et des prophètes. Les textes de ce jour nous éclairent sur leurs missions spécifiques.

Les dernières phrases de l’évangile nous éclairent sur la mission de l’apôtre : Il est l’envoyé du Christ, chargé d’annoncer la Bonne nouvelle du Salut offert à tous les pécheurs, moyennant leur conversion, c’est à dire leur adhésion au Christ vivant, venu dans la chair ;  leur conversion ne signifie pas leur sainteté ipso facto. La sainteté, elle viendra, mais elle est un chemin, et on y entre vraiment pleinement qu’à notre mort. L’apôtre n’est pas d’abord celui qui transmet une doctrine, des préceptes, ni même un catéchisme. (cela fait partie de sa mission, mais ce n’est pas premier)  Il est d’abord l’apôtre de l’espérance du salut pour tous, en commençant par les plus grands pécheurs. L’apôtre est aussi Celui qui manifeste la victoire du Christ sur le mal, et nous savons que derrière tout mal se cachent des créatures maléfiques qui sont des anges déchus, des démons, qui doivent être chassés et un jour prochain mis hors d’état de nuire.  L’apôtre est enfin celui qui apporte la guérison du Christ, une guérison de tout l’être. Pour que tout l’être soit touché, il faut que l’âme soit touchée. L’apôtre par excellence est le prêtre, car il est oint pour cela. Il porte donc une très grande responsabilité. C’est pourquoi il doit être un modèle de sobriété comme le suggère l’évangile, un modèle de zèle pour annoncer l’Evangile, pour dénoncer le mal et un modèle d’ardente charité pour gagner des âmes au Christ. Priez beaucoup pour les prêtres pour qu’ils n’oublient jamais qu’ils sont oints pour bénir et pour sanctifier.

Et puis le Saint-Esprit suscite des prophètes comme le prophète Amos dont il est question dans la 1ère lecture. Le prophète est celui qui dit la vérité qu’il entend de la part du Seigneur (presque malgré lui) Sa parole est parfois dure à recevoir, parce qu’elle n’est pas diluée. Heureusement qu’il y a des prophètes car beaucoup de nos discours sont dilués pour être politiquement correctes. Le prophète ne s’encombre pas des règles de la diplomatie. C’est pourquoi il est rejeté et persécuté, aujourd’hui comme hier.

S’il y a des apôtres et des prophètes qui ont reçu un mandat exprès du Seigneur, il reste (le dernier Concile nous l’a rappelé) que tout baptisé y participe par son témoignage de vie, en étant fidèle au Credo de l’Eglise, en renonçant au mal et à celui qui en est l’auteur, et en cultivant sa relation au Christ en Eglise. Demandons à Marie de nous préserver de l’attiédissement, de nous garder à l’écoute des apôtres et des prophètes qu’il suscite, afin de progresser dans cette sainteté qui n’est rien d’autre que le bonheur d’aimer, en suivant le Christ.

Poster un commentaire