Créé en 1982, il se trouve au-dessus du magasin et met en valeur 160 ex-voto des plus prestigieux, qui en décorent les murs. Ces ex-voto ont été restaurés, encadrés et sauvés de la ruine comme le restant du Sanctuaire.

Les fidèles pourront retrouver dans cette exposition permanente l’expression naïve de la foi de leurs ancêtres lorsqu’ils remerciaient la Sainte Vierge pour des grâces reçues.

Musée des EX-VotoTous ces ex-voto sont des souvenirs précieux d’un autre âge, qui nous rappellent la foi de nos pères et l’amour de Marie pour notre pays. Ils forment là, comme un magnifique bouquet de reconnaissance envers Notre-Dame de Valcluse, vénérée depuis tant de siècles dans notre pays.

Les observateurs et les chercheurs pourront toujours venir étudier les détails des costumes et des mobiliers d’âges disparus.

Au point de vue de la foi, ils ne pourront qu’admirer les tableaux qui témoignent de la reconnaissance de ceux que Marie a consolés, guéris et exaucés dans leurs prières, et si l’art n’est pour rien dans ces peintures, on sent en parcourant la série que le cœur de l’homme est resté vraiment croyant et digne des anciens âges dans ce beau pays de Grasse.

Nous ne pouvons que transcrire les quelques lignes que le P. Abel de Sainte Thérèse dans sa Monographie de Laghet consacre à ces ex-voto :   » Si ces représentations des dangers, des maux de la vie humaine, auxquels on a providentiellement échappé, ne témoignent pas souvent du bon goût de l’artiste, si l’exagération, le grotesque, le réalisme de certaines attitudes frisent la caricature, ce mélange bizarre de dessins et de couleurs prouve du moins l’extrême confiance des populations du pays dans l’intercession de la Madone  » .

Les ex-voto qui précèdent la Révolution de 1789 ne sont pas très nombreux. Il faut croire que la tourmente révolutionnaire a dû en détruire un grand nombre. Le plus ancien, date de 1651. Les autres dates relevées sont : 1721, 1730, 1741, 1760.

Comme ex-voto historique nous en relevons quatre.

Le premier est daté de 1803 et représente une procession solennelle. L’année 1802 est une date mémorable dans l’Eglise de France. Le Concordat venait d’être signé et le culte rétabli sur des bases définitives. La cérémonie du rétablissement du culte avait été faite cette même année à Grasse, sous la présidence de Monseigneur Champion de Cicé, archevêque d’Aix. Ainsi que le témoigne un document de l’époque :   » Le 8 septembre 1802, une procession du Saint-Sacrement a eu lieu sur la place du Cours, où des horreurs de toute espèce ont été trop longtemps commises. Par le plus heureux de tous les changements, il a fait beau voir nos compatriotes et une foule immense, habitants de campagnes voisines, se prosterner devant le Saint des Saints, avec d’autant plus de piété que depuis longtemps nous étions privés d’un spectacle si auguste. Revenu à la fin de la procession, Monseigneur l’Archevêque s’est arrêté sur la porte principale de l’hôpital, et se tournant vers le peuple humblement prosterné, il l’a béni avec le Saint-Sacrement  » .

L’ex-voto qui ne porte d’autre légende que cette date de 1803 a donc été exécuté à notre avis pour commémorer la date de la réouverture de la vieille chapelle. En tête de la procession qu’il représente, marchent des personnages qui peuvent bien être les membres de la Municipalité ou tout au moins les personnes notables de la Ville. Deux se sont détachés des groupes et ouvrent toutes grandes les portes de l’Eglise pour laisser passer la procession sans encombre.

Le second porte la date de 1805 et est un souvenir du pèlerinage des confréries des Pénitents Blancs et des Pénitents Noirs de Grasse. Une inscription en couvre la partie inférieure et est ainsi conçue :  » Procession des ci-devant Frères pénitents blancs et noirs érigés en congrégations sous le titre de Notre-Dame de la Miséricorde par Monseigneur Jérôme-Marie Champion de Cicé, Archevêque d’Aix et d’Arles, le 5 juin 1805, à Notre-Dame de Valcluse « .

Le troisième est analogue au précédent et exécuté dans le même but ; il porte la date de 1817 et a une inscription en latin.

Le quatrième enfin est un petit tableau de quelque valeur. Il représente la garde nationale de Grasse, officiellement constituée, venant faire bénir son drapeau en l’Eglise de Notre-Dame de Valcluse, le 6 août 1848.

D’après les ex-voto que nous possédons d’avant la Révolution, nous avons pu remarquer que la statue de la Vierge, qui se trouve actuellement sur l’autel majeur, est bien la même que celle qui s’y trouvait depuis la fondation de la Chapelle. D’après les ex-voto de 1805 et de 1817 mentionnés ci-dessus, on se rend compte qu’à cette date les platanes et les ormeaux qui se trouvent au-devant de la chapelle n’étaient pas encore plantés. Seule une allée de cyprès, dont il reste trois ou quatre survivants, conduisait du pont à l’entrée de l’Eglise. Ce pont devait être celui dont on voit encore les culées.