16ème dimanche T Ord

Jésus parle du Royaume des cieux, sous forme de paraboles. Trois paraboles. Celle du bon grain et de l’Ivraie qui doivent croître ensemble jusqu’à la fin du monde, celle de la graine de moutarde qui pousse très vite pour devenir la plus grande plante potagère où tous les oiseaux du ciel trouvent leur abri, et enfin, la celle du levain qui fait lever toute la pâte. Ces paraboles sont des  images tirées de la vie quotidienne pour être à la portée de tous. C’est un art que Jésus savait manier pour se faire comprendre des plus petits. Chacune de ces paraboles souligne un aspect particulier du Royaume, et les trois se complètent.

Tout d’abord, ces paraboles nous apprennent que le Royaume commence dès ici-bas, avec les fils et filles de Dieu que le Christ a semé en les enfantant par le baptême. Nous ne devons pas perdre de temps puisque l’Ennemi est là lui aussi. Il rôde… il y a l’ivraie qui pousse avec le bon grain. « le bon grain sont les fils de Dieu, dit Jésus, et l’ivraie les fils du Mauvais ». Dieu est à l’œuvre en ce monde, mais le diable l’est aussi. Qui s’en étonnerait avec tout ce qui se passe aujourd’hui ?… Jésus nous prévient : nous ne serons débarrassés des agissements du diable qu’à la fin du monde, à la Parousie, lorsque Jésus reviendra dans sa gloire. Alors Seigneur, viens vite ! Marana tha ! disons-nous en araméen. En attendant, il nous faut vivre avec… avec les agressions extérieures et avec les tentations intérieures. Car l’Ennemi agit aussi bien en nous-mêmes que sur les autres.

C’est pourquoi, Jésus nous appelle à la vigilance. Ici-bas la vie est une lutte de chaque jour pour choisir le bien et refuser le mal. Heureusement le Bon Dieu est là, « tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour »; il agit par le Saint-Esprit, en se portant « au secours de notre faiblesse », spécialement quand nous prions. Il lutte pour nous contre Satan qui est actif, mais dont les jours sont comptés. Le Saint Curé d’Ars que nous fêterons bientôt, et qui connaissait bien ses ruses, disait : « Pour vaincre la tentation, il faut trois choses : la prière, les sacrements (l’Autel et le Confessionnal) et la vigilance : veiller à garder une bonne hygiène de vie.

Et la meilleure hygiène de vie, c’est de fréquenter Jésus, qui est le Chemin, la vérité, la Vie, de l’aimer, en écoutant sa Parole, en pratiquant ses commandements, non par peur mais par amour ; un amour reconnaissant car tout ce qui est bon nous vient de lui. L’amour reconnaissant sait dire « merci » à Dieu ; l’amour reconnaissant, c’est le levain dans la pâte, c’est ce qui permet cette croissance mystérieuse qui fait que la petite graine devient un grand arbre où l’on trouve fraîcheur et paix. Savez-vous le sens du mot Eucharistie ? – « Action de grâce !». Je vais à la messe pour dire à Dieu « Merci » « Merci pour la vie que tu me donnes, la vie naturelle et plus encore la vie surnaturelle ». Mais l’amour reconnaissant sait dire aussi « pardon » quand le péché interpelle la conscience. Cet amour sait dire : « s’il te plaît », en sachant demander comme un pauvre, bien élevé par la grâce et non comme un ingrat revendicateur. C’est ainsi que nous pouvons être et demeurer enfants du Royaume, jusqu’au jour où nous resplendirons comme le soleil, de sa charité, de sa douceur et de son humilité.

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