homélie 6ème dimanche de Pâques

Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole dit Jésus ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et chez lui nous nous ferons notre demeure. Au temps de l’Eden, c’est à dire avant le temps de notre monde déchu, l’homme et Dieu vivaient en amitié. Mais le péché que le démon a suscité nous a fait perdre cet état primordial d’intimité avec Dieu. C’est pourquoi le Christ est venu dans le monde, afin de le sauver, de le restaurer encore plus beau qu’avant.

Pour que chacun puisse librement apporter son « fiat » à cette œuvre merveilleuse de salut, il a envoyé le Saint-Esprit qui vient frapper à la porte de chaque cœur sans en forcer l’entrée. Il entre que si nous lui ouvrons la porte. Ce n’est pas lui qui l’ouvrira pour nous, car l’amour ne s’impose pas. En revanche il nous donne le mode d’emploi pour ouvrir cette porte : « si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole »

Cela suppose que l’on prenne le temps de fréquenter Jésus, d’écouter sa parole, de le prier, de suivre l’enseignement de l’Eglise à travers lequel Jésus éclaire notre conscience. On le voit bien dans cet épisode des Actes des Apôtres où surgissent des divergences d’opinions inévitables. Comment savoir où est la vérité quand Jésus n’est plus visible pour l’exprimer ? Avant de disparaître, Jésus a donné la clé : « celui qui vous écoute, m’écoute » (Lc 10,16) C’est donc Pierre et les apôtres unis à lui collégialement, qui nous révèlent la vérité. C’est un repère pour nous aujourd’hui, dans la confusion actuelle. « le Saint-Esprit et nous-mêmes avons décidé… » La parole du Christ aujourd’hui passe par le magistère de l’Eglise, c’est à dire par ce que le pape et les évêques unis à lui ont défini, et continuent d’exprimer. Le catéchisme de l’Eglise catholique est un bon outil à consulter quand on ne sait pas où est la vérité. Une précieuse lumière nous est donnée aujourd’hui avec force par notre pape François : c’est la nécessité pour l’Eglise de ne pas s’abriter derrière la loi idéale pour juger ou donner le sentiment à ceux qui sont en difficulté spirituelle, d’être rejetté ou excommunié de l’Eglise. Dans sa dernière exhortation, la joie de l’amour, le pape a rappelé ce qu’il avait déjà dit dans la joie de l’Evangile « un petit pas, au milieu de grandes limites humaines peut être plus apprécié de Dieu que la vie extérieurement correcte de celui qui passe ses jours sans avoir à affronter d’importantes difficultés. » Evangeli Gaudium 44

Garder la Parole du Seigneur, c’est faire comme Marie qui repassait tout ce qui le concernait dans son cœur. Nous n’y arriverons pas sans elle, sans nous mettre à son école ; l’école du Rosaire. Petit évangile en miniature disait Jean-Paul II. (C’est le mois de Marie, profitons-en pour le reprendre si nous l’avons laissé) Le fruit béni de cette sainte compagnie qu’est la prière avec Marie, c’est la paix que Jésus nous laisse, que Jésus nous donne. Il ne nous la donne pas comme le monde. La paix du monde est fonction des circonstances extérieures : il faut que tout aille bien. La paix qui vient d’en haut est indépendante des circonstances, car elle ne procède que de la consolation que Dieu nous donne par Marie, dans la prière.

Cultivons la prière du chapelet avec les mystères du Rosaire et nous garderons dans notre cœur la Parole du Seigneur, c’est à dire tout ce qu’il a fait pour nous ; alors le Saint-Esprit se précipite dans les cœurs où Marie est souveraine, comme le dit Grignion de Montfort. Le résultat c’est que la Sainte Trinité fait de cette âme sa cité sainte, qui, un jour prochain resplendira de gloire. Pour cela il n’est pas nécessaire de savoir beaucoup de choses, ni d’accomplir beaucoup de choses ; ni grandeur ni puissance ne sont nécessaires mais comme le dit le psaume 130 : tenir simplement son âme « en paix et silence, comme un petit enfant tout contre sa mère », et cela afin de traverser la grande épreuve de cette vie.

Poster un commentaire