20ème dimanche T Ord

La foule qui s’est rassemblée autour de Jésus ne comprend pas son discours, et pour cause : Jésus leur annonce qu’il leur donnera sa chair à manger… c’est d’autant plus irrecevable, que pour le juif qui observe la loi, boire du sang est une abomination. De plus, au stade où ils en sont, Jésus n’est pour eux qu’un homme, tout au plus un envoyé de Dieu, un grand prophète ; il faudra l’événement de la Résurrection puis celui de la Pentecôte pour que les disciples commencent à voir dans le Messie, Dieu fait chair.

Jésus ne parle pas un langage métaphorique. Si tel était le cas, devant l’incompréhension de la foule, il préciserait la teneur symbolique de son discours. Or Il insiste en prenant volontairement un langage sacrificiel: « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous… » Il s’agit de la Vie éternelle ! « Qui mange ma chair et boit mon sang, a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour ». « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui… » Jésus proclame la vérité en employant les mots les plus justes qui soient. Le binôme « chair et sang » dans la bible signifie la personne concrète. Dans notre langage d’aujourd’hui, on dirait « en chair et en os » c’est à dire « en vrai » !

A chaque Eucharistie Dieu se donne « en vrai » ! Il insiste parce que c’est un vrai sacrifice qui lui a coûté son Précieux Sang, et qui donc mérite notre plus haute estime. Au  lieu de cela, nous mettons notre cœur ailleurs, dans les biens qui passent et qui ne sont d’aucun apport pour le ciel. « Ne soyez donc pas insensés, dit St Paul, (…) ne vous enivrez pas de vin… » (Eph 5, 17), c’est à dire, au sens large, des biens terrestres quels qu’ils soient, qui sont bons en soi, mais qui ne doivent pas devenir des idoles, c’est à dire occuper notre cœur plus que le Seigneur et l’amour du prochain. La Vierge Marie a pleuré à La Salette en disant : « je vous ai donné 6 jours pour travailler, je me suis réservé le 7ème, on ne veut pas me l’accorder… » (Elle dit « je » et non « mon Fils » ou « Dieu » ce qui veut dire qu’Elle est bien la Reine aux côtés du grand Roi ! Il faut l’écouter) Le seul moyen d’être vraiment libre face aux contingences terrestres, c’est de mettre le Créateur à la 1ère place, de le chercher, et de le trouver en toute chose.

Faute de quoi, malgré l’élection de notre baptême, nous risquons de demeurer esclaves, de notre ventre, de notre beauté, de notre sexualité, de notre travail, de nos loisirs, de notre famille, de nos relations… « Le chemin de l’intelligence », dit le livre des Proverbes, c’est de « manger son pain et de boire son vin », autrement dire de rechercher l’union la plus intime avec le Christ. Notre Dieu est le seul qui soit digne d’être adoré.

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